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Bretoncelles : une paroisse du Perche du XVII au début du XIX siècle.
4 octobre 2017

Incendie à l’auberge de la Croix blanche.

 

En  fin de journée d’août 1738, Pierre Clouet et son épouse Marie Anne Lejeune eurent la désagréable surprise de constater qu’un incendie avait endommagé la maison qu’ils louaient à l’enseigne de la Croix blanche dans le bourg de Bretoncelles. C’est cet accident et ses suites judiciaires que nous nous proposons de narrer. Comme souvent les procédures judiciaires en disent plus long que les simples faits qu’elles instruisent. Cette affaire nous permettra de pousser la porte de l’auberge de la Croix blanche. 

Les sources

La rédaction de cet article s’appuie sur la procédure judiciaire entamée le 4 août 1738 devant le Bailly de La Loupe[1] par Pierre Clouet et son épouse Marie Anne Lejeune du bourg de Bretoncelles contre Pierre Dupin et sa femme Marie Deshaies suite à l’incendie du four.[2] La conclusion interviendra en 1739 avec sa remise en état. [3]

 Le dépôt de plainte.

Le quatre août 1738, Pierre Clouet marchand boulanger et cabaretier et son épouse Marie Anne Lejeune locataire d’une maison à l’enseigne de la Croix blanche relate  au Bailly  de La Loupe les faits suivants : « Les suppliants faisant cuire leurs pain a lordinaire le lundy vingt huit du mois de juillet dernier sur lheure de sept a huit heure du matin et apres avoir tire le pain du four et ayant este dans le dit four […] ils auraient este surpris de voir sur les six a sept heure du soir le feu dans la ditte poutre qui estait comme cy dessus en matiere entre le dit four et la muraille et quelque diligence de ? quils ayent peut faire il leur a este impossible dempecher quune partie de la ditte piece ne fut ? que pour empescher la ruine entire du dit corbeau de cheminée y ont fait aposser un ? pour le maintenir. »[4] Ayant essuyé un refus de la part des propriétaires à leur demande de remise en état du four et afin de pouvoir poursuivre leur commerce de boulangerie, les plaignants demandent au Bailly de pouvoir les assigner en justice afin qu’ils soient condamner à faire « rétablir le four et le rendre en état » dans les trois jours suivant la sentence, une demande dommages et intérêts et une provision 50 livres accompagnaient la revendication principale. Le lendemain, le sergent de la châtellenie remettait aux Dupin l’assignation.

 L’auberge de la Croix blanche : les propriétaires.

Avant de poursuivre plus avant dans le déroulement de la procédure, nous allons nous intéresser à l’auberge de la Croix blanche. Ce bien, comportant un fourny où se trouvait le four en question, avait été loué par Pierre Dupin, marchand de La Loupe et son épouse Marie Deshaies avec d’autres biens en vertu d’un bail  passé devant Me Jouvet, notaire à Bretoncelles le trois mars 1737.[5] Ces biens appartenaient à Marie Deshaies  peut-être ? [6] et à ses enfants mineurs qu’elle avait eu d’un premier mariage avec Jean Louis Neufchesse[7] et dont elle assurait la tutelle conjointement avec son second mari, Pierre Dupin.  Attardons nous quelques instants sur la famille Neufchaise que nous connaissons grâce aux registres paroissiaux de Bretoncelles et que nous avons déjà évoqué dans un autre article.[8]  Charles Neufchaise né à Apremont en Franche Comté  en 1665, épousa en 1696, à Bretoncelles Magdeleine Lecourt.[9] Il est à ce moment là depuis cinq ans au service du marquis de Bretoncelles, Jacques Lecomte de Nonant qui l’emploie comme cuisinier. [10] Quelques années, plus tard, en 1705 [11] lors du décès de son fils René, il est noté comme hoste, c’est à dire hôtelier. C’est toujours ce statut qui est indiqué sur son acte de décès en 1708 à 43 ans. [12] Il est possible que ce soit lui qui ait fait l’acquisition de la Croix blanche, investissant ses gages et son savoir faire de cuisinier. En effet, il n’était pas rare que des serviteurs en place pendant de nombreuses années, étant logés et nourris puissent accumulés des pécules leurs permettant de s’établir ultérieurement.[13] L’activité d’hoste fut ensuite probablement reprise par Magdeleine Lecourt avec peut-être son nouveau mari Adrien Eudeline[14] puis par Louis Neufchaise, leur fils, né en 1700[15] qualifié ainsi à son décès en 1734 à 35 ans.[16] Entre temps, il aura épousé en 1719[17] Marie Delahaie avec laquelle il aura plusieurs enfants, dont les héritiers de la Croix blanche.[18]

Le lendemain de la signature du bail les biens concernés firent l’objet d’une visite dont la rédaction du procès verbal fut assurée par Me Jouvet, notaire à Bretoncelles. Etaient présents Pierre Dupin, le bailleur Pierre Clouet le jeune désigné comme marchand fermier à la Madeleine Bouvet, preneur et deux experts nommés par les parties François Sagot charpentier et Antoine Verdier, maître menuisier, tous deux de Bretoncelles.

Le procès verbal n’est pas une description précise des biens mais plutôt un état des lieux portant principalement sur les portes, fenêtres, sols et notant les réparations nécessaires, il nous permet néanmoins d’avoir une idée assez précise de la disposition du bâtiment.

L’auberge de la Croix blanche : les bâtiments.

L’auberge de la Croix blanche est un bâtiment en longueur dont une des façades donnait sur la rue et l’autre sur une cour. On pénétrait dans cette dernière par une grande porte à deux battants munie d’un guichet, plusieurs bâtiments en délimitaient  l’emprise. Une grande écurie, elle aussi munie d’une porte à deux battants, un bûcher, une petite écurie et un toit à porc. Un jardin clos en partie de haies mortes complétait l’ensemble. La visite fait état d’une boulangerie dont on sait seulement qu’elle possédait un sol en terre en bon état. Se trouvait t-elle dans la cour ou dans le prolongement du bâtiment principal, on l’ignore. Deux portes donnant sur la rue permettaient d’entrer dans l’auberge, une donnant dans la salle par une porte « coupée » peut-être vitrée dans la partie haute, l’autre dans une chambre à deux battants faisant office de cuisine.[19] Le sol de la salle, comme la plupart des pièces, étaient en terre sauf devant la cheminée dotée d’un contre feu et d’une crémaillère. Une autre porte de cette salle donnait sur une cave[20] dotée d’une porte vers la cour et de deux  fenêtres avec vue sur la cour, l’une garnie de vitres et de volet, l’autre uniquement de volets. Dans la salle, une autre porte permettant d’accéder à la cour était située sous un escalier. De la salle, à main droite, une porte conduisait à la chambre[21] faisant office de cuisine où se trouvait le four à l’origine de l’incendie.[22] Elle était munie, nous l’avons évoqué,  d’une porte à deux battants ouvrant sur la rue et de deux fenêtres garnies de vitres et volets donnant sur la rue et la cour. Le sol de la pièce était en terre battue sauf devant la cheminée où l’on trouvait de grands carreaux de terre cuite en bon état. Le contre feu était garni d’une plaque de fonte, la bouche du four possédait son bouchoir et la cheminée était dotée de sa crémaillère et son crémaillon, le tout était complété par un potager à deux étages. Le four et le potager étaient notés en bon état. De la cuisine, on accédait à une première chambre, ici probablement dans le sens de lieu de couchage, dont la fenêtre vitrée munie de voltes donnait sur la cour. Une autre avec une fenêtre sans vitre et quatre mauvais volets avait vue sur la cour. La Croix blanche était dotée d’un étage dont l’accès se trouvait dans ou à l’extérieur de  la salle. Il permettait d’accéder à un corridor  dépourvu de porte desservant  trois chambres semble-t-il. Une donnant sur la salle, une autre sur la cour, une troisième dotée d’une cheminée et d’un pavage sur le sol. A l’étage, on trouvait aussi un cabinet dont le sol était à refaire et une porte d’accès au grenier dont le sol était en terre battue.

Le déroulement de la procédure.

Suite à la remise de l’assignation, le cinq août se tient devant Gaspard Creste, avocat en parlement procureur fiscal de la châtellenie de Loupe en l’absence du Bailly, une audience extraordinaire en présence des  protagonistes et de leur procureur,[23] savoir Nicolas Cochet pour les Clouet et François Gautier pour les Dupin. Ce dernier, au nom de ses clients réclame que l’accusation lui remette le bail et le procès verbal de la visite et demandent un délai pour présenter ses conclusions.

Les argumentaires.

A la suite de cette audience les deux parties vont présenter respectivement le neuf août pour les Dupin et le douze pour les Clouet leur point vue sur le litige. Le couple Dupin estime que les réparations incombent aux demandeurs, « [le four] leur ayant été Baillé en bon Etat »,[24] ils leur reprochent de ne pas les avoir averti des réparations à faire d’ « avoir chauffé d’une manière extraordinaire et plus souvent qu’ils ne devaient », [25] de plus à leurs yeux, les preneurs avaient loué la maison en tant que cabaretier et non comme boulanger comme l’attestait le bail et le procès verbal de visite. En réponse aux conclusions des Dupin et de leur procureur, Les Clouet, quant à eux, pointent  des défauts de construction. «  Le four est dans une cheminée ou il y a un manteau de bois enclavé dans le mur qui joint celui du four . Les constructeurs n’ont pas fait le manteau de la cheminée assez epais et en matiere non combustible » [26] L’existence d’un vide à permis au feu d’atteindre le bois du manteau et de le brûler.  Concernant leur statut au moment de la signature du bail, ils expliquent « que la maison qu’ils ont pris etait une auberge et quils ont le ? d’este cabartier boulanger » d’autant que dans le bourg de Bretoncelles « Il n’ y a point de cuiseur » En conclusion, les Clouet réitéraient leurs demandes.

Le rapport des experts

Confrontées à ces deux positions antagonistes, les autoritaires judiciaires, le 16 août, décident de procéder à la nomination de deux experts qui auront la charge de  visiter le four, de déterminer la cause de l’incendie et d’établir un procès verbal.[27] Les deux experts étaient François Chaumont le jeune, maçon à Orgeval (Bretoncelles) choisi par Pierre Clouet et François Sagot, charpentier dans le bourg sollicité par Pierre Dupin. Le 19 août, les deux artisans remettaient leur rapport au juge. En conclusion, ils déclaraient « Qu’enfin ils ont remarque que l’inssendie di celluy four nest arriveé et n’a ete occasionnée que parce que la vouste dudit four netait pas assez epaisse nétant comme ils ont dit cy dessus que de six à sept pousses. »[28]

 La sentence

Quelques jours après la remise du rapport, Pierre Leconte, « avocat en parlement bailly seul juge ordinaire civil criminel et de polisse de la chatelennie de la Louppe et dépendances »[29] rendait sa sentence. Il condamnait les Dupin à « faire retablir le four dont il s’agit et le rendre en etat de cuire dans quinzaine du jour de la signification de nostre presentente sentence sinon et a faute de le faire et le dit temps passe sans qui soit besouin dobtenir dautre sentence, avons autorise et autorisons les demandeurs de faire rétablir le dit four aux depens de faire retablir le dit four aux depens des deffenseurs »[30] De surcroît, Les Dupin étaient condamnés à trente neuf livres trois sols de dommages et intérêts. Outre les conclusions techniques des experts mettant en évidence un défaut de construction du four, deux éléments ont peut-être été pris en compte dans la sentence, d’une part les conséquences qu’auraient pu avoir l’incendie s’il avait pris une ampleur plus importante, nous savons que le feu tant à la campagne qu’en ville était une des  hantises des populations et des autorités. D’autre part, l’absence d’un autre lieu de cuisson du pain, si l’affirmation de Pierre Clouet est exacte, risquait de pénaliser durablement les habitants du village dépourvus de four domestique.

Remise en état de l’auberge de la Croix blanche.

 Un contrat établi entre Pierre Dupin et son épouse et François Sagot, charpentier fait état d’un certain nombre de travaux pour une somme de cinquante livres.[31] Sans entrer dans des détails techniques et pas toujours évidents à comprendre, les travaux de réparation concernent la charpente, la couverture, la maçonnerie. De nombreuses quittances établies par différents fournisseurs concernent des matériaux.  Ainsi pour la maçonnerie, Sagot indique avoir utilisé trente minots de chaux, mesure de Senonches à raison de six sols le minot qui furent mélangés à deux banneaux de sable. La même quantité de terre fut nécessaire pour torchiser.[32]  On relève aussi quatre quittances réglées par Dupin à Enselme Feron marchand de tuilier de St Eliph pour un total de 85 livres, une autre de 37 livres 14 sols pour des lattes, [33]une quittance de 26 livres pour ménage ? [34] de tuiles, chevrons et autre bois est réglée à F. Marchand. Une autre quittance de 36 livres concernerait le manteau de la cheminée.[35]

Il nous semble cependant peu raisonnable, en l’absence de pièces comptables plus claires d’évaluer exactement le montant de la remise en état du bâtiment d’autant que les Dupin ont peut-être profité du sinistre pour procéder à des réparations ne concernant pas l’incendie. Tout au plus peut-on envisager une somme aux alentours de 300 livres.

 Au delà de son déroulement judiciaire, l’incendie de la Croix blanche présente l’intérêt d’attirer l’attention sur un endroit peu connu, à savoir l’auberge dont nous avons pu donner une description des bâtiments tout en regrettant de ne rien savoir sur son mobilier. Cet événement met aussi en évidence la nécessaire mobilité professionnelle accompagnée d’une pluriactivité indispensable pour de nombreux villageois. Ainsi, Pierre Clouet marchand, marchand fermier à la signature du bail devient boulanger cabaretier, sans peut être d’ailleurs, cesser son premier métier.  Enfin, et ce sera l’objet d’un futur article, il nous a amené à nous pencher sur l’activité de boulanger dans un gros village percheron.

 

 

 

 



[1] Du fait du domicile des Dupin, bailleurs de la maison.

[2] Baillage de La Loupe 1738  B 619 A .D.E.L

[3] Baillage de La Loupe 1739  B 620 A .D.E.L

[4] Dépôt de plainte 4/8/1738 Baillage de La Loupe 1738  B 619 A .D.E.L 

[5] Signé pour six ans, (débutant le premier avril), les biens comportaient une maison à Arrondeau, (Bretoncelles), un arpent de terre labourable et une petite noue et la Croix blanche où le couple devait faire sa demeure. Le tout était baillé pour la somme de 180 livres.

[6] Nous ignorons si les biens en question appartenaient pour moitié à la mère ou en totalité aux mineurs.

[7] Ou Neufchesse, Neufchaize selon les documents.

[8] « Les inhumations dans l’église St-Pierre de Bretoncelles 1640-1771 »

[9] 25/12/ 1696 BMS  7/1/ 1695 BMS 15 février 1692-22 février 1696 3NUMECRP61/EDPT493_33 A.D ORNE http://archives.orne.fr

[10] Ibid.,

[11] 1/09/1705 BMS 1702-1709 3NUMECRP61/EDPT 493_35_2 A.D ORNE http://archives.orne.fr

[12] 4/03/1708 1702-1709 3NUMECRP61/EDPT 493_35_2 A.D ORNE http://archives.orne.fr

[13] Les inventaires après décès témoignent de ce fait, les dettes passives des laboureurs font état de sommes conséquentes dues à des domestiques correspondant à des arriérés de gages ou moins fréquemment à des remboursements de prêts.

[14] Ce dernier, marchand domicilié à la Houlberdière à Bretoncelles, beau père de Louis Neufchaise,  sera en litige avec les Dupin suite à la succession de Madeleine  Lecourt. 28 juin 1738 Baillage de La Loupe 1738  B 619 A .D.E.L

[15] 4/3/1708  BMS 1702-1708 3NUMECRP61/EDPT 493_35_2 A.D ORNE http://archives.orne.fr

[16] 16/7/1734 BMS 1731-1736 3NUMECRP61/EDPT 493_37_2 A.D ORNE http://archives.orne.fr

[17] 25/7/1719 BMS 1713-1719 3NUMECRP61/EDPT 493_36_2 A.D ORNE http://archives.orne.fr

[18] Dont peut-être Louise (5/2/1725) et Marie Josephe (21/1/1727) BMS 1721-1709 3NUMECRP61/EDPT 493_37_1 A.D ORNE http://archives.orne.fr 

[19] C’est par cette pièce que commence la visite de contrôle.

[20] Le terme cave n’a peut-être pas le sens que nous lui donnons, à savoir un endroit enterré,  mais plutôt un endroit de stockage.

[21] Le terme chambre est à comprendre dans le sens de l’époque : « Il se dit de la plupart des pièces d'une maison, et principalement de celle où l'on couche. » Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) http://portail.atilf.fr 

[22] Un doute pourrait persister, le four en question n’était-il pas plutôt dans la boulangerie. Le procès verbal de la visite ne fait pas mention de la présence d’un four, ni d’une cheminée dans ce bâtiment, il signale seulement l’état de la porte. On peut penser que le terme de boulangerie désigne le lieu de vente.

[23] Procureur « Celui, celle qui a pouvoir d'agir pour autrui. » Dictionnaire de L'Académie française, 4th Edition (1762) http://portail.atilf.fr 

[24] Conclusions des époux Dupin, 9/08/1738. Baillage de La Loupe 1738  B 619 A .D.E.L

[25] Ibid.,

[26] Réponses des époux Dupin, 12/08/1738. Baillage de La Loupe 1738  B 619 A .D.E.L

[27] Prestation de serment des experts Audience du 16/8/1738. Baillage de La Loupe 1738  B 619 A .D.E.L

[28] Procès verbal des experts 19/8/1738. Baillage de La Loupe 1738  B 619 A .D.E.L

[29] Audience du 25/8/1738. Baillage de La Loupe 1738  B 619 A .D.E.L

[30] Idib.,

[31] 12/8/1738 et quittance du 2/6/1739 Baillage de La Loupe 1739  B 620 A .D.E.L

[32] Les quatre banneaux pour un montant de 30 sols.

[33] Quittance du 27/05/1740 Baillage de La Loupe 1739  B 620 A .D.E.L

[34] S’agit-il de transport ou d’évacuation de gravats ? 4/6/1738 Baillage de La Loupe 1739  B 620 A .D.E.L

[35] 28/12/1738 Baillage de La Loupe 1739  B 620 A .D.E.L

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Bretoncelles : une paroisse du Perche du XVII au début du XIX siècle.
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