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Bretoncelles : une paroisse du Perche du XVII au début du XIX siècle.
2 décembre 2019

Les Sagot, une dynastie de meuniers bretoncellois. (vers 1661-1895)

 

La présente contribution a pour objet une famille de meuniers active pendant sept générations à Bretoncelles et dans les environs. Elle s’inscrit dans une étude portant sur les meuniers et moulins bretoncellois dont nous présenterons d’autres aspects ultérieurement. Se pencher sur les Sagot, c’est d’abord mettre l’accent sur des hommes et des femmes qui ont vécu à Bretoncelles et dans les alentours il y a bien longtemps. A travers cette famille que nous allons suivre sur 230 ans, nous décelons en particulier,  une forte endogamie professionnelle, des alliances matrimoniales, un modèle démographique, une mobilité importante.

Si notre cadre géographique privilégié est Bretoncelles, la mobilité subie ou choisie des meuniers nous entraîne aussi hors des limites de la paroisse. De même, il s’avère que l’on n’est pas meunier toute sa vie. Certains des Sagot voient leur carrière alterner entre meunerie et agriculture, d’autres abandonnent assez vite la tradition familiale pour être laboureurs. Parmi les nombreux Sagot que nous allons croiser, certains ressortent plus fortement. A cela, deux raisons liées, ils sont les continuateurs de l’activité meunière de la famille et sont donc plus présents dans notre documentation. De fait, quatre d’entre eux seront au centre de notre propos, Jacques dit le jeune dont la filiation va donner toute son ampleur à la dynastie, Claude l’aîné ou premier du nom, est celui pour lequel on est le mieux renseigné, il fut actif sur le marché immobilier et sa succession fut complexe. Citons enfin ses fils,  Claude le jeune dont aucun des fils ne sera meunier à cause de décès précoces et Jean-Baptiste, le plus fidèle à Bretoncelles dont l’un des descendants sera maire de la commune et conseiller général. Pour chacun d’eux, nous avons essayé de reconstituer leur carrière, nous nous sommes aussi penchés  sur leur famille et  le devenir de leurs nombreux enfants, nous intéressant en particulier à leurs filles dont il faut souligner l’importance dans le cadre des alliances matrimoniales. Lorsque les sources nous le permettaient, nous avons tenté d’appréhender leur cadre de vie et leur situation financière. Pour les éléments généalogiques, outre nos dépouillements bretoncellois,   nous avons profité  des pistes fructueuses fournies par  les arbres mis en ligne sur Genenaet que leurs auteurs en soient remerciés. Comme souvent les archives notariales ont aussi livré leur lot de documents. 

Les limites de notre étude. 

Notre travail est centré sur le destin des individus qui  composent la famille Sagot en tant que  meuniers. De fait de nombreux thèmes, touchant aux moulins et à la meunerie ne seront pas abordés comme les aspects techniques et professionnels du métier ou la description des moulins bretoncellois, ces questions feront l’objet de publications ultérieures. Pour ces derniers, nous nous contenterons  afin d’éclairer nos propos de localiser les sept  moulins hydrauliques existant à Bretoncelles à cette époque sur la carte ci-dessous.

Six s’étagent sur le cours de la Donnette, à savoir : le Petit Moulin, le Moulin Viel, le Moulin Neuf, le moulin de Courvoisier, de Thivaux, de Haute-Planche et un Arrondeau sur celui de La Corbionne. Tous à l’exception de Haute-Planche, qui jusqu’aux alentours de 1789 fut un moulin à fouler, transforment le blé en farine. Les moulins de Thivaux et d’Arrondeau appartenaient aux seigneurs de Bretoncelles, les cinq autres à ceux de La Loupe. Enfin, signalons que les seigneurs de La Loupe baillaient le Moulin Neuf avec celui de La Loupe et de même que le Petit Moulin avec le Moulin Viel.

 

Sans titre

                      Localisation des moulins bretoncellois au XVIII éme siècle. Carte du Perche et de ses confins 

                      éditée par l’Association des Amis du Perche. Echelle 1/100 000

 

A l’origine d’une dynastie de meuniers : Jacques Sagot l’ancien.

 Le premier Sagot dont nous avons retrouvé la trace en tant que meunier est Jacques dit l’ancien pour le différencier de son fils. Il est né vers 1661,[1] peut-être dans la région de Senonches. De son mariage avec Françoise Marcadet[2] à La Loupe en 1682 [3] naissent au moins deux fils, Claude dont nous ne savons rien et Jacques. Au décès de son épouse en 1695[4] à Senonches, il se remarie avec Françoise Froissant [5] avec laquelle il aura six enfants : trois filles et trois garçons.  A l’origine d’une longue lignée de meuniers, Jacques Sagot l’ancien  meurt en 1711 à Senonches à l’âge 50 ans.[6]

 Jacques Sagot dit le jeune, [7] sur les traces de son père.

 Jacques Sagot dit le jeune voit le jour en 1686 au Mesnil-Thomas,[8] paroisse située à huit kilomètres de Senonches. Il épouse en 1706, à Jaudrais,[9]  Jeanne Leguay, fille d’un boulanger. Il exerce à cette époque le métier de meunier probablement avec son père. De cette union vont naître cinq enfants : Claude, Jacques, Marie, Louise et Magdeleine. Jeanne Leguay décède en 1723 à La Ferrière-au-Val-Germond à l’âge de 38 ans. [10] Jacques se remarie sans tarder avec Madeleine Thomas[11] avec qui il aura trois enfants Jacques, Thomas et Jean. Sa seconde épouse meurt quelques jours après la naissance de ce dernier, des suites de son accouchement.[12] En 1734, un conseil de famille se réunit alors pour statuer sur le sort des deux mineurs : Jacques 6 ans et Jean-Baptiste 3 ans.[13] Conformément à  la Coutume du Grand Perche, la tutelle est confiée au père, le curateur est  Charles Neil, un oncle maternel. L’usage veut qu’ensuite les parents se prononcent [14] sur le montant de la pension des mineurs et sur l’identité de celui qui va les prendre en charge. Jacques Sagot déclare alors « que pour la bonne amitié qu’il porte a ses dits enfantsil offre de les prendre pour les nourrir, gouverner, entretenir tant sains que malades les faire instruire en la religion catholique apostolique et romaine jusqua lage de dix huit ans chacun accompli […] contre la totalité de leurs meubles, interêts et parisis diceux et revenus de leurs immeubles. » Cette proposition obtient l’accord des parents. Quelques mois après, à 47 ans, Jacques Sagot dit le jeune épouse en troisième noce Marie Canné de Bretoncelles âgée de 21 ans.[15] Quatre enfants  viennent agrandir la famille Jean-Baptiste ( ?), François (1736), Marie Louise (1737) et Joseph (1739). Marie Canné meurt en 1740, Jacques quant à lui décède en 1744 au Petit Moulin  à Bretoncelles à 57 ans. 

 La carrière de Jacques Sagot dit le jeune de Senonches à Bretoncelles.

 Les lieux d’exercices des meuniers dépendent, au même titre que de nombreux laboureurs et bordagers des baux qu’ils signent, de leur reconduction, des opportunités qui se présentent et de leurs choix économiques. Suivant l’époque et les individus, la mobilité est plus ou moins subie.  A travers les naissances, les mariages et les décès, mais aussi des actes notariés nous pouvons  plus au moins précisément reconstituer  la carrière de certains d’entre eux et mettre en évidence leur mobilité professionnelle. Les dates indiquées sont celles pour lesquelles leur présence est attestée, il s’agit donc dans la plupart des cas d’une durée  minimum. Jacques Sagot dit le jeune commence son activité  à Senonches auprès de son père, il y est de 1706  à 1712. A cette date, on le retrouve à 9 kilomètres de là,  à Saint- Maurice-de-Gasloup où naît son fils Jacques. Nous ignorons précisément le temps de son séjour dans cette paroisse, mais l’hypothèse ‘un bail de neuf ans, durée souvent relevée en ce qui concerne les moulins, est possible. En effet, en 1723, on retrouve sa trace à La Ferrière-au-Val-Germond où naît sa fille Louise. Il y est toujours présent en 1731 au décès de sa deuxième épouse Madeleine Thomas. Là encore, un bail de neuf ans est envisageable, car en 1733, sa présence est attestée à Bretoncelles avec les noces de sa fille Magdeleine puis avec son troisième mariage avec Marie Canné, originaire de ce lieu. C’est dans cette paroisse que s’achèvent les mutations professionnelles de Jacques Sagot. Il s’installe au Petit Moulin qu’il fait tourner avec le Moulin Viel. Ces deux entités, baillées de concert, appartenant aux seigneurs de La Loupe. En 1744, Jacques Sagot dit le jeune meurt au Petit Moulin après 27 ans d’activité de meunier, dont 11, à Bretoncelles.

Sans titre 1

Sans titre 2 

Le devenir des enfants de Jacques Sagot dit le jeune.

 Se pencher sur le devenir des enfants de meunier permet de mettre en évidence une forte endogamie professionnelle en ce qui concerne  les fils et les choix  matrimoniaux, qui ne doivent dans la plupart des cas, rien au hasard pour les filles.

Jacques Sagot eut avec ses trois épouses, à notre connaissance, 12  enfants. Nous sommes documentés sur le destin de sept autres d’entre eux. Nous possédons des éléments pour quatre d’entre eux, nés de l’union avec Jeanne Loiselay. Il s’agit de Claude dont nous étudierons la vie de manière plus détaillée, disons simplement qu’il sera entre autres meunier à Bretoncelles. Son frère Jacques épouse en 1734[16] Françoise Blaise, une fille de laboureur, il est connu comme meunier entre 1736 et 1741 à Frétigny où il meurt à 28 ans.[17] Les deux fils de ce mariage ont donc suivi les traces de leur père dans la meunerie. Marie convole avec François Fromageau, un meunier, peut-être à Saint Victor-de-Buthon. Elle décède relativement jeune.[18] Magdeleine quant à elle se marie en 1733, avec  [19]Louis Gauthier. Au décès de son beau-père, ce dernier reprend l’exploitation du Petit Moulin et du Moulin Viel. On peut raisonnablement penser qu’il a appris le métier auprès de son beau-père. A sa mort en 1756, Magdeleine continuera l’activité pendant un an avant de céder le bail à Denis Tomblaine membre d’une autre grande famille de meunier bretoncellois.[20] Leur fils Louis sera aussi meunier probablement avec son père. Des trois enfants nés de son union avec Magdeleine Thomas, nous connaissons le destin de Jacques et de Jean-Baptiste. Jacques est  né en 1726[21] à La Ferrière-au-Val-Germond. Il épouse en 1750 Marie Jeanne Levret, fille d’un cardeur.[22] Il est noté meunier à la naissance de son fils Jacques. Il décède deux ans après à l’âge de 26 ans. [23] Jean-Baptiste est né en 1731 à La Ferrière-au-Val-Germond,[24] il est signalé meunier des « Dames religieuses » lors de son décès à Guéhouville en 1754. Il était âgé de 23 ans. Son frère Claude, meunier à La Loupe est présent lors de l’inhumation.[25] Avec Marie Canné, Jacques dit le jeune eut trois enfants, deux meurent en bas âge, François à 8 ans et Joseph au bout de 15 jours. Marie née à Bretoncelles en 1737[26] se marie avec Gilles Levret, un bordager dont la sœur est l’épouse de Jacques, son demi-frère. Elle s’éteint en 1763 à l’âge de 25 ans au bordage de La Clairière[27] dont son père avait l’acquisition et dont nous reparlerons. Elle laisse deux enfants mineurs Marie et Gilles. Ce dernier entrera dans les ordres et sera entre autres vicaire de Bretoncelles entre 1783 et 1786. Il sera inhumé à Bretoncelles en 1817. [28]

Le devenir des fils de Jacques Sagot dit le jeune met en évidence une forte endogamie professionnelle, en effet les quatre fils dont nous connaissons le destin : Claude, les deux Jacques et Jean-Baptiste ont été meuniers ainsi qu’un petit-fils Louis Gauthier. Deux des trois filles : Marie et Magdeleine eurent des meuniers comme conjoints illustrant la stratégie matrimoniale de la famille. Notons que deux des garçons Jacques et  Jean-Baptiste auront une carrière très brève du fait de décès prématuré.

Un investissement immobilier : l’acquisition de la métairie de la Clairière à Bretoncelles.

En 1743, Jacques Sagot le jeune fit l’acquisition de la ferme de la Clairière auprès de Jean Bigeault, un marchand de Saint-Eliph  et Marie Jeanne Ains, son épouse pour une somme de 1 500 livres.[29] Ce bien était affecté d’une hypothèque de 1 000 livres auprès de Gilbert Mauvin, un marchand de Chartres depuis 1737. [30] Les héritiers de Jacques Sagot échangèrent cette hypothèque  contre une rente de 50 livres en 1745.[31] Cette métairie se composait de plusieurs bâtiments et de cinquante arpents de terre en toute nature comme l’indique le bail à moitié pour 3 ou 6 ans passé par Jean Bigault avec Nicolas Heurtault et Françoise Jumeau en 1740. Le revenu était estimé à 140 livres.  [32]  La visite faite par des experts montre que de nombreux travaux étaient  nécessaires tant sur les bâtiments que sur les haies des champs.[33] Après son acquisition, Jacques Sagot en confia l’exploitation en partie [34] à son gendre Louis Gauthier.[35] Suite au décès de son propriétaire, la métairie fit l’objet d’un partage sur lequel nous reviendrons. 

 Le cadre de vie de Jacques Sagot dit le jeune et de sa famille.[36]

 Au décès de Jacques Sagot, dit le jeune, en 1744, pour garantir les intérêts des mineurs, des scellés sont apposés sur ses biens.[37] Si cette opération ne nous renseigne pas de connaître le montant de la succession, elle nous permet néanmoins d’avoir une idée du cadre matériel du meunier.[38]  Trois lieux furent visités : la maison du Petit Moulin avec la chambre attenante, les deux moulins (petit et Viel) et la ferme de la Clairière. Nous avons reproduit en annexe n°1 la totalité des biens décrits, nous pointerons ici quelques éléments marquants.  Le matériel de cuisson est conséquent avec quatre poêles, trois marmites, trois  chaudrons, mais aussi moins fréquent : une broche à rôtir, une lèchefrite et une paire de gaufriers. Il en est de même avec l’éclairage : une lanterne garnie de ses vitres en corne et quatre chandeliers dont deux à crochet. Le mobilier se composait d’une huche de chêne, de quatre coffres, d’une armoire à deux battants, d’une table avec ses tiroirs,  de sept  chaises, d’un  fauteuil, l’essence dominante étant le chêne. Pour ses activités de meunerie, Jacques Sagot dit le jeune dispose dans l’écurie du Petit Moulin de trois  mulets et 2 chevaux. La présence d’une selle de cheval garnie de ses étriers, sangles et porte-manteau atteste des déplacements professionnels du meunier. La ferme de la Clairière renferme un cheptel important trois vaches et une taure toutes sous poil rouge et 69 bêtes à laine qui étaient au champ lors de la visite des autorités. Le fenil et les différents greniers contenaient  2 900 bottes de foin bien utile pour nourrir ces animaux l’hiver. Ajoutons que la basse-cour avec 30 poules et 2 coqs était elle aussi bien fournie. Au blé et à l’avoine stockés à la Clairière venaient  s’additionner 150 minots de gros grains se trouvant dans un grenier loué à Pierre Cornillaud, cabaretier de La Loupe. Nous terminerons cette description avec la présence peu commune d’une « tabatière de cuivre jaune sur le dessus de laquelle est incrusté un morceau de nacre de perle » faisant de notre meunier un adepte de l’herbe à Nicot[39] comme on nommait le tabac à cette époque et d’une « habbarde »(hallebarde). L’ensemble des biens décrit dégage une impression d’aisance attestée entre autres  par un cheptel conséquent d’une valeur de plusieurs centaines de livres et renforcée  par l’acquisition de la ferme de la Clairière à Bretoncelles. Les registres de taille nous éclairent sur les capacités financières de Jacques Sagot dit le jeune. En 1737, son imposition était de 91 livres et 17 sols[40] et en 1743 de 122 livres, [41] faisant de lui le plus gros contribuable  en 1737 et le deuxième en 1743. Cette impression est cependant trompeuse comme nous allons le voir avec sa succession.

La succession problématique de Jacques Sagot dit le jeune :.

Sept personnes ou groupes étaient concernés par l’héritage de Jacques Sagot dit le jeune : ses enfants, à savoir  Claude, Madeleine épouse de Louis Gauthier, Marie dont le tuteur était Jean Canné son aïeul maternel et Jean et Claude mineurs émancipés sous la tutelle de leur frère Claude. A cela, s’ajoutaient ses petits-enfants issus du mariage de Jacques Sagot 2 éme du nom, décédé et de Françoise Blaise, tutrice solidaire avec son deuxième mari Pierre Leroy, meunier à Fontaine-Simon et ceux du mariage de Marie Sagot, décédée avec François Fromageau, meunier à Saint-Victor-de-Buthon, leur tuteur. [42]  Si les héritiers s’entendirent sur la constitution d’une rente de 50 livres pour racheter la dette concernant la métairie de la Clairière, [43]  la suite de la succession ne fut pas exempte de difficultés. Nous connaissons deux transactions passées devant notaire après plusieurs assignations  [44]alors que « les dittes parties étaient prêtes à entrer en procès ». Nous n’allons pas évoquer les détails de ces conflits. Signalons que Claude « en son nom et comme dépositaire et ayant la charge des effets mobiliers restes après le décès de Jacques Sagot son père » avait la responsabilité de rendre compte de la gestion de la succession, ce qu’il n’avait toujours pas fait dix ans après. [45] L’information la plus importante concerne la valeur de l’héritage. Claude Sagot expliquait en 1754 qu’il n’avait pas entamé de poursuites contre les débiteurs de son père « car cela aurait entraîné des frais qui auraient  été  considérables qui auraient consommé la succession laquelle est peu considérable. » [46] En 1760, il déclarait que « l’inventaire qui en à été fait ne fut pas suffisant de payer les frais de justice ainsy que les dettes passives ».[47] Néanmoins, Jacques Sagot laissait à ses héritiers la métairie de la Clairière.

 Les partages de la métairie de la Clairière. 

 Il semble bien que ce bien acquis en 1743 connu un premier partage en 1754 [48] pour lequel nous ne disposons pas d’éléments puis un second en 1760. Peu de temps avant la deuxième partition, Claude Sagot  se porta acquéreur des parts de Jean-Baptiste et de Marie.  Le second partage, en 1760, concerna  la moitié de restante intitulée le bordage de la Clairière, soit 24 arpents de terre, une maison manable, une chartrie, une étable, une grange et un jardin. L’ensemble des biens était estimé à 2090 livres.[49]

 Claude Sagot l’aîné : la troisième génération . 

 Avec Claude Sagot l’aîné, nous abordons la troisième génération de meuniers de la famille. Les caractéristiques mises en évidence avec Jacques dit le jeune sont confirmées : forte endogamie professionnelle, alliance matrimoniale, famille nombreuse à cela s’ajoute avec Claude l’aîné un investissement immobilier conséquent. Du fait d’une succession quelque peu compliquée, nous sommes assez bien renseignés sur lui et sa famille.

Claude Sagot l’aîné est le fils de Jacques  dit le jeune et Jeanne Leguay, il voit le jour en 1707 au Mesnil-Thomas.[50]En 1730, à l’âge de 23 ans, il épouse, à Manou,[51]  Marie Dutartre, une fille de laboureur âgée de 19 ans.[52] De cette union, vont naître : Claude le jeune en 1731, Marie en 1737, Marie Louise en 1743, Jacques en ? .[53]  Marie Dutartre décède en 1744 au moulin de Courvoisier à l’âge de 33 ans.[54] Deux ans après, il se remarie avec  une fille de laboureur, Marie Boutry , âgée de 29 ans, veuve de Jean Souaze lui aussi laboureur de son vivant.[55] De  ce mariage, vont naître Jean-Baptiste en 1749, Marie Madeleine en 1747, Séverin en 1747 et Philippe en 1755. Marie Boutry meurt en 1761 à Bretoncelles à l’âge de 44 ans.[56] En 1764, en troisième noce, Claude épouse Françoise Menard, veuve de Pierre Haye.[57] Cette union restera stérile, Claude meurt le 17 février 1785 à Guéhouville, son épouse le suit quelques mois plus tard.[58]

 

La carrière de Claude Sagot l’aîné : meunier et paysan.

 On peut raisonnablement penser que Claude apprit le métier avec son père au moulin de La Ferrière-au-Val-Germond et qu’il prit sa succession en 1733 lorsque ce dernier parti à Saint-Maurice-de-Gasloup. Sa présence à La Ferrière-au-Val-Germond est attestée entre 1731 et 1737  à travers la naissance de ses enfants. En 1741, il est à Bretoncelles au moulin de Courvoisier, les rôles de taille de Bretoncelles confirment sa présence en 1743 et 1749.[59] En 1752, on le retrouve à La Loupe[60] où il exploite le moulin du lieu de concert avec celui du Moulin neuf  à Bretoncelles, ces deux établissements étant baillés ensemble par les seigneurs de La Loupe. A partir  de 1755, Claude abandonne le métier de meunier pour celui de bordager, il exploite le bordage du Marga à Bretoncelles[61]  qu’il a acquis en 1751 pour 1 224 livres.[62] Les rôles de taille confirment cette activité en 1758 ainsi qu’en 1761 avec le décès de Marie Boutry puis  en 1764 avec celui de son fils Jacques. La même année, il est noté laboureur[63],  il s’installe alors à la métairie de La Brulardière, paroisse de Vaupillon[64] qu’il a acquis en 1753 pour 2 500 livres.[65] Il prend aussi le bail du moulin de Vaux à Pontgouin en Eure et Loir, appartenant à Messire Jean François Reveillon, écuyer, seigneur de Saint-Martin-de-Gasloup pour 700 livres, 4 chapons et 4 canards de faysance.[66] En 1769, on le retrouve comme marchand laboureur à la métairie de La Brulardière, paroisse de Vaupillon.[67] En 1773, il prend le bail du moulin de  La Ferrière-au-Val-Germond [68] moyennant 550 livres, [69]c’est là qu’il décédera en 1785 à 78 ans.

Sans titre 3

Sans titre 4

 Les enfants de Claude Sagot l‘aîné : perpétuer la tradition familiale.

 Deux des enfants de Claude vont faire l’objet de développement plus conséquent, car ils vont prolonger la dynastie. Il s’agit de l’aîné Claude le jeune dont la mère est Marie Dutartre et de Jean-Baptiste naît de l’union avec Marie Boutry. Nous disposons d’éléments pour les deux filles Marie et Marie Louise issues du premier mariage, elles s’inscrivent dans la tradition familiale qui consiste à épouser des fils de laboureurs. Marie née en 1737[70] à La Ferrière-au-Val-Germond épouse en première noce Etienne Glon, un laboureur tuilier comme son père. Nous avons déjà évoqué ce couple lors de notre étude  sur les laboureurs tuiliers. Nous y renvoyons pour plus détails.[71] Cette union est rompue avec le décès d’Etienne en 1763.[72] Marie, veuve en charge de deux enfants en bas-âge[73] se remarie deux ans après avec son affidé François Marette un fils de laboureur[74] avec qui elle aura deux enfants Marie Madeleine et Jean-François (1766). Cette union sera de courte durée, car François décède à 32 ans. [75] Sa troisième union avec Francois Blanche lui aussi fils de laboureur en 1771[76] durera 10 ans. Elle donnera lieu à deux naissances Françoise en 1772 et Marie Genevieve en 1774. En 1788, Marie est signalée meunière à Guehouville.[77] Elle décède à Bretoncelles en 1800.[78] Marie Louise issue  comme Claude et Marie de l’union avec Marie Dutartre est née en 1743[79] à Bretoncelles, elle épouse en 1763[80] à l’âge de 20 ans Louis Haye, un fils de laboureur. Marie Louise décédée en 1768 [81] laissant un enfant André âgé de 6 ans.[82] L’inventaire après décès de son mari, qualifié de journalier, réalisé en 1770, [83] révèle une situation matérielle et financière pour le moins précaire[84] contrastant avec celui da sa sœur Marie. Epouser un fils de laboureur n’impliquait pas forcément une vie aisée. Sur Jacques, nous ne savons rien hormis qu’il voit le jours en 1734 et meurt en 1755 à l’âge de 20 ans. [85] Des quatre enfants nés de l’union avec Marie Boutry, deux vont mourir en bas âge : Marie Madeleine à un an et demi[86] et Philippe à deux ans.[87] Nous n’avons pas d’élément concernant Jacques décédé en 1763.  [88] Le cas de Séverin est intéressant, car il tranche avec la tradition familiale. Il naît en 1752 à La Loupe,[89] en 1775, on sait qu’il est étudiant en droit, habitant à Paris[90] et qu’il est émancipé d’âge, à 23 ans, sous l’autorité de Jacques Boutry, son oncle maternel, marchand à Saint-Eliph.[91] En 1788, lors du règlement de la succession de Claude Sagot le jeune, on apprend qu’il est absent du pays depuis 12 à 13 ans et qu’on ignore où il est.[92] Séverin Sagot avait semble-t-il fait le choix de faire sa vie loin des moulins.

Des  8 enfants de Claude Sagot l‘aîné, deux de ses  fils Claude le jeune et Jean-Baptiste perpétuèrent la tradition familiale en étant meunier alors que le troisième lui tourna le dos : Séverin. Deux filles épousèrent des laboureurs. Les trois  autres moururent  jeunes.

Claude Sagot et Marie Boutry : une dizaine d’années d’investissements immobiliers.

Au cours de son mariage avec Marie Dutartre, le couple fit l’acquisition du bordage de Vaux à Bretoncelles, à une date que nous ignorons.[93]  Durant une dizaine d’années Claude Sagot et sa seconde épouse Marie Boutry vont être actifs sur le marché immobilier investissant dans l’achat de terres, mais surtout d’exploitations agricoles.

Nous avons récapitulé dans le tableau ci-dessous, les achats réalisés par le couple. Les renseignements dont nous disposons proviennent pour l’essentiel des déclarations faites lors de la transaction partage de 1775 à laquelle il assista et de son inventaire après décès en 1785 au chapitre titres et papiers. Quelques différences existent entre les deux listes, elles peuvent être imputées à la perte de documents pour l’inventaire et des reventes entre ce dernier et la transaction de 1775. On constate que la plus grande partie des acquisitions s’étend de 1751 et 1761, c’est à dire pendant le mariage avec Anne Boutry. Deux explications peuvent être avancées, l’investissement de liquidités engrangées pendant son activité professionnelle au cours de son premier mariage, mais le bilan de l’inventaire après décès réalisés après le décès de Marie Dutartre en 1746 permet d’en douter, en effet, l’actif se monte à 761 livres pour un passif de 510 livres.[94] Autre hypothèse, un apport financier  conséquent de Marie Boutry que le couple a réinvesti dans ces achats. Toujours est-il que durant ces dix années, les montants des achats s’élèvent à 6 775 livres. On remarque tout d’abord l’achat de 4 exploitations agricoles, sur lesquelles nous allons revenir, à savoir les bordages du Marga à Bretoncelles, de la Cocardière, la métairie de la Brulardière à Vaupillon et le bordage de la Sauvagére à Meaucé pour une somme de 5314 livres soit 78,4 % des montants investis.  Les 23 autres achats répondent à deux objectifs  d’une part compléter des biens acquis, comme l’achat de terres du Marga auprès de Gilles Levret (vente 22) ; d’autre part une volonté de reconstituer l’héritage paternel, symbolisé par la métairie de La Clairière partagée en 1754 et 1760. En effet, c’est ainsi que l’on peut comprendre l’acquisition des parts de l’héritage de Jacques Sagot, son père auprès de son frère Jean-Baptiste (vente 17) et de sa soeur Madeleleine (vente 21) ou des héritiers de Marie (vente 20).

Acquisitions de Claude Sagot l’aîné lors de son deuxième mariage avec Marie  Boutry

Sources :   1. AD28 4/7/1775,  transaction /partage  2E 65/480. Notariat La Loupe, étude Moussea

                   2. AD28 11/03/1785, inventaire après décès. Notariat La Loupe, étude Mousseau.  2E 65/497

                    3. AD28  5/2/1760, vente Notariat La Loupe, étude Mullot. 2E 64/58

                    4. AD28  2/2/1762  vente Notariat La Loupe, étudeMullot. 264/60

Nature

Localisation

Vendeurs

Montant en livres

Date

Sources

1

Bordage du Marga 

Bretoncelles

Me François Bazille

1 224

3/1/1751

Source 1

2

Biens situés à La Sauvagère

Meaucé

François Barthélemy Douveau

60

17/4/1751

Source 2

3

9 perches de terre

Bretoncelles

Françoise Prudhomme veuve François Sorand

25 

8/6/1751

Source 2

4

Bordage de la Cocardière

 

Vaupillon

Louis Legendre Louise Boulanger

790 

23/2/1752

Source 1

 

5

4,75 arpents de terres labourables à La Bretaudière

Vaupillon

Boutruche Jacques

292 

29/2/1752

Source 1

 

6

0, 65 arpent de pré

Meaucé

Foucher Simon

85

28/3/1752

Source 1

7

1,25 arpent de terres labourables

Vaupillon

Nicolas Durand François Passard

91 

2/5/1752

Source 1

8

0, 75 arpent de pré

Meaucé

Louis Beaufils Jeanne Foucher

106

9/5/1752

Source 1

 

9

Adjudication de biens 

Vaupillon

?

100

21/7/1752

Source 1

10

0 ,18 arpent de terres labourables

Vaupillon

Augustin Daragon

10

31/10/1752

Source 1

11

0 ,18 arpent de terres labourables

Vaupillon

Pierre Passard Catherine Binois …

60

1/1/1753

Source 1

12

0,5 arpent d’herbage

Vaupillon

Jacques, François et Marie Blondeau

46

11/2/1753

Source 1

13

0 ,75 arpent de terres labourables

Vaupillon

Hubert Charpentier

68

21/2/1753

Source 1

14

Biens (sans désignation)

Meaucé

Léonard Foucher

69

13/6/1753

Source 1

15

Bordage de la Sauvagère

 

Meaucé

Julien Douveau et 5 autres

800

10/3/1753

Source 1

 

16

Métairie de la Brulardière

Vaupillon

Charles Thieulin Marie Darreau

2 500

17/7/1753

Source 1

 

17

7 éme partie des biens de la succession de Jacques Sagot  (leur père)

?

Jean-Baptiste Sagot

81 

15/5/1754

Source 2

18

Biens

?

Pierre Langlois

?

12/1/1757

Source 2

19

Biens (sans désignation)

Meaucé

Barthelemy François Douveau Marie

60

17/4/1759

Source 1

 

20

Parts dans le bordage de la Clairière

Bretoncelles

Héritiers de Marie Sagot

86

5/2/1760

Source 3

21

Portion de biens dans la succession de Jacques Sagot (leur père)

?

Madeleine Sagot veuve Louis Gauthier

130 

15/2/1760

Source 2

22

Terres au Marga

Bretoncelles

Levret Gilles

40

10/3/1760

Source 2

23

2 arpents de friche

Bretoncelles 

Levret Gilles Marie sagot 

42

6/4/1760

Source 2

24

1,5 arpent de terres labourables

Bretoncelles

Louis Roy

45

17/3/1761

Source 1

 

Acquisitions de Claude Sagot l’aîné entre le décès de Marie  Boutry et son remariage avec Françoise Menard

25

1/3 d’une grange à la Clairière

Vaupillon

Greneche

Claude Levret Marie

40

2/2/1762

Source 4

26

1/3 de grange 

Vaupillon

Jean Grenêche

40

11/5/1762

Source 1

27

2 ,5 arpents de terres labourables

Vaupillon

François Moulin

274

9/12/1762

Source 1

             

Les principales acquisitions du couple Sagot.

 Il nous semble intéressant de présenter les quatre achats majeurs réalisés par le couple. Outre plusieurs maisons et de nombreux bâtiments à vocation agricole c’est environ 90 arpents qui sont acquis. Les descriptions données sont l’état des biens à un moment donné, elles ont pu évoluer au gré d’acquisitions complémentaires ou de reventes qui nous échappent.

 Bordage du Marga.

L’acquisition de ce bordage en 1751 pour 1 224 livres à Maître François Bazille de Nogent-le-Rotrou n’est pas le fruit du hasard, il vient s’ajouter à l’exploitation de La Clairière, car les deux entités ont une cour commune. La description qui suit date de 1775 [95], il se compose d’une maison manable  avec grenier au-dessus, d’une écurie, d’un cellier, d’une étable, d’une bergerie, d’un toit à porc, de deux  jardins et d’une cour et de 19,5 arpents de terre.[96] Le couple va vivre au Marga entre 1755 et 1760, à cette époque Claude Sagot est noté laboureur et doit exploiter ce lieu avec La Clairière. [97]En 1761, il signe avec Mathurin Vedie, un laboureur de Bretoncelles un bail à moitié grains et bestiaux pour les bordages et métairie du Marga, La Clairiere et Vaux pour une durée de 3 -6 ou 9 ans. Il est prévu d’y nourrir 4 vaches et 100 bêtes à laine fournies par moitié par le bailleur et le preneur. Le revenu estimé est de 200 livres, le preneur doit de plus fournir 4 poulets 4 chapons et 10 livres de  beurre par an au titre des faysances. [98] En 1765, le bail est renouvelé, Claude Sagot fait une avance de 586 livres à Mathurin Vedie, mais celui doit s’acquitter d’un loyer de 40 livres. [99]

Le Bordage de la Cocardière.

Il se compose d’une maison, d’une grange, d’une écurie, d’un autre corps de logis servant de maison, d’un clos à chanvre, d’un jardin de 9 arpents de terres labourables et un arpent de pré.[100] Situé à Vaupillon, il est acquis en 1752 moyennant 790 livres. En 1763,  Claude Sagot le loue  à Jean Moreau.[101]

Bordage de la Sauvagère.

Acheté pour 800 livres en 1753 et réglé en trois fois, [102] il renferme une maison, une grange, une écurie, une cour commune, une mare et un puits, un  clos à chanvre et un jardin.  10,98 arpents de terres labourables en 7 pièces et  une noue sont employés à la culture, le tout situé à Meaucé. [103] Lors de la revente en 1764, l’exploitation est plus importante, elle comporte une bergerie et une grange supplémentaires, 16 arpents de terres labourables, et 2,24 arpents de pré. La plus-value à la revente est conséquente 1 724 livres.[104] Le fermier est Jean Boutry, son beau-frère, il s’acquitte de 155 livres. Le bordage sera ensuite revendu à Louis Richardeau.

La Métairie de la Brulardière.

 Avec la métairie de la Brulardière à Vaupillon, nous avons affaire à une exploitation agricole plus conséquente. Elle se composait d’une maison manable avec  grenier au-dessus, d’une écurie à côté, d’une laiterie, de deux granges, d’une bergerie, d’un cidrier, d’un toit à porc, de 2 jardins d’un, clos à filasse de 40,5 de terres labourables de  6,5 arpents de noue, 6 arpents  mixtes, et de 3,5 arpents  de bois taillis   d’après la description de 1775. Achetée 2 500 livres, elle fut réglée en trois  fois : 500 livres au comptant, 500 livres un an après, 1 500 livres  dans les 6 ans le tout avec intérêts. Il fut aussi affermé à moitié grains et bestiaux, en 1763 la fermière était Françoise Ménard, veuve de Pierre Haye, sa future troisième épouse.[105]

Il semble bien que le projet de vie du couple était de vivre des revenus de ces quatre fermes, le décès de Marie Boutry à 44 ans en 1761 modifia la donne. Après  le décès de Marie Boutry, le rythme des acquisitions faiblit, Claude va même procéder, nous l’avons vu, à une revente importante en cédant à Louis Richardeau marchand à La  Godefraise à Bretoncelles la métairie de la Sauvagére à Vaupillon pour 2 524 livres.[106]

La situation de Claude Sagot l’aîné après le décès de Marie Boutry.

Marie Boutry meurt en 1761 à Bretoncelles au village du Marga. En juin 1763, Claude Sagot l’aîné, en son nom et comme tuteur de Jean-Baptiste et Séverin fait réaliser l’inventaire après décès. Nous renvoyons à l’annexe n°2 où nous avons reproduit l’ essentiel. L’important réside dans la situation de Claude. Il habite une maison au village de Vaux ; les terres du Marga, de la Clairière et de Vaux sont baillées à Mathieu Vedie.  L’ensemble révèle une certaine aisance : le lit vaut 60 livres, le vestiaire de Marie Boutry était assez conséquent, il valait 69 livres soit 6,8 % des biens mobiliers, le linge de maison représentait 84 livres soit 8,3%. On note la présence d’ustensiles de cuisine en cuivre et un mobilier assez nombreux. Il semble que Jean-Baptiste et Severin ne résidaient  pas à Vaux, car un seul lit est inventorié même si l’on ne peut évacuer l’hypothèse que le père et les deux fils  partagent la même couche. Autre  possibilité, plus probable, Jean-Baptiste a 14 ans, il est peut-être engagé dans un moulin ou dans une ferme. Quant à Severin, on sait qu’il fera des études de droit, à 11 ans il est peut-être en pension chez un maître d’école. On ne remarque pas de trace d’activité agricole, l’écurie  contient de la laine au moment de l’inventaire, la grange du cidre. Hormis la basse cour, pas de présence d’animaux ni de matériel agricole. Claude vit des revenus que lui procurent ses baux. En juin 1763, les experts estiment à 610 livres la valeur des récoltes lui appartenant sur les trois exploitations : La Cocardière, la Bruladière et l’ensemble Marga, Clairière et Vaux.[107] L’autre source de revenus appréciée à 160 livres provenait des bêtes à laine.[108] Le cheptel bovin composait de cinq vaches dont trois hors d’âge, d’une taure, de deux bœufs valaient 254 livres. Le mobilier était évalué à 1 003 livres dont 413 pour le cheptel vif soit 41,1 % de l’ensemble. A cela s’ajoutaient 610 livres des récoltes soit 1 613 livres. Les dettes actives conséquentes s’élevaient à 1 458 livres, elles étaient  constituées des avances faites à ses fermiers : 637 livres à Mathieu Vedie pour  le Marga, Clairière et Vaux, 600 livres à Françoise Ménard veuve de Pierre Haye sa future femme pour la Brulardière et 221 à Jean Moreau pour la Cocardière. Le montant brut de la succession se montait à 3071 livres, le passif était de 780 livres. Il était dû 250 livres pour l’acquisition de la Brulardière, 369 livres pour un prêt et achat de moutons,  une somme de 100 livres pour des marchandises et un prêt et 61 livres à un maréchal ferrant.  Le patrimoine net atteignait donc à 2 191 livres. La situation de la succession était donc nettement plus florissante qu’après le décès de Marie Dutartre d’autant qu’à cela venaient s’ajouter les exploitations agricoles acquises. En 1775, lors du règlement des successions des deux premières épouses de Claude Sagot premier du nom, sur lequel nous allons revenir, les biens partagés furent estimés à la somme de 10 000 livres.

Le règlement de la succession de Marie Dutartre et Marie Boutry : conflits et arrangements familiaux[109]

En 1775, la famille Sagot et les parties concernées se retrouvent chez maître Mousseau  notaire royal de La Loupe.  A l’ordre du jour les successions de Marie Dutartre et Marie Boutry, les deux premières épouses de Claude Sagot l’aîné. Se pencher sur cette affaire ainsi que sur l’héritage de Claude Sagot le jeune  en 1788 que nous étudierons plus loin présente plusieurs intérêts. Tout d’abord cela permet de faire le point sur la situation des différents membres de la famille à un moment donné. C’est aussi l’occasion de voir, même sans trop entrer dans les détails,  à quel point les successions pouvaient être compliquées et susceptibles de se terminer devant les tribunaux  lorsqu’elles n’étaient pas traitées dans les temps. Elle nous montre comment les parties transigent afin d’éviter les longues  et coûteuses procédures judiciaires et de   suivre la redistribution du patrimoine familial en application du  régime égalitaire de la coutume du Grand Perche.

Les protagonistes étaient : Claude Sagot l’aîné, meunier à La Ferrière-au-Val Germond en son nom et comme aïeul maternel et tuteur d’André Haye âgé de 15 ans fils de Louis Haye et de Marie Sagot, Claude Sagot le jeune, meunier au Petit Moulin de Bretoncelles, Marie Sagot épouse de François Blanche, bordager à Saint Victor tous héritiers pour un tiers de Marie Dutartre. Venaient ensuite Jean-Baptiste Sagot, meunier au Moulin Viel, Séverin Sagot, étudiant domicilié à Paris, paroisse Saint Martin, actuellement à La Loupe, émancipé d’âge sous l’autorité de Jacques Boutry , son oncle curateur, marchand laboureur à Saint-Eliph, tous deux héritiers de Marie Boutry. Etaient aussi concernés les Boutry Jacques  et  Jean, ce dernier laboureur à La Sauvagère à Meaucé de même que Pierre Richardeau, laboureur à la Hutortière à Fontaine-Simon  tant pour lui que pour son frère Noël, laboureur à la Godefraise à Bretoncelles, démissionnaire, tous deux aux droits de Louis Richardeau, leur père ancien marchand à la Godefraise à Bretoncelles. 

La mémoire collective de la famille est sollicitée pour confirmer d’un certain nombre de points relatifs aux deux unions. Sont évoqués les inventaires après décès des deux épouses, le bilan des successions, les acquisitions effectuées par Claude Sagot. Ces différents éléments exposés, il est fait état d’une plainte en date du 1 er juin 1775 par Jean-Baptiste et Severin contre Jean Boutry leur oncle. Les deux frères réclament que ce dernier leur abandonne la propriété de la métairie de la Sauvagére que leur père avait achetée avec Marie Boutry puis qu’il avait revendue à  Louis Richardeau en 1764. [110] La présence des Richardeau dans cette affaire laisse à penser que Jean Boutry était le fermier de la métairie.

La demande des deux frères eut pour effet de provoquer une cascade de revendications et d’assignations en justice tant les choses étaient imbriquées. A cela, s’ajoutait les demandes de Claude Sagot le jeune et de sa sœur Marie épouse Blanche héritière de Marie Dutartre, la première épouse, car Claude Sagot n’avait jamais rendu les comptes des deux successions. Les sommes réclamées par les héritiers portaient sur le compte des successions et donc la part leur revenant, mais aussi les intérêts et « tous les revenus de leurs immeubles échus jusqu’à présent. »Cette demande « embarrassé le dit Claude Sagot l’aîné qu’il est absolument hors d’état de rien payer à aucun des ses enfants. » Cette déclaration interroge, nous avons vu que la situation financière de Claude Sagot l’aîné au décès de de Marie Boutry était florissante, s’était-elle dégradée douze ans plus tard, ce que pourrait laissé penser le fait qu’il ait repris un moulin. Autre possibilité les sommes en jeu étaient considérables, c’est fort possible, car il était redevable de la moitié des revenus  du Marga, de la Cocardière et de la Brulardière depuis le décès de Marie Boutry soit 14 ans. « Pour éviter les suites de tant de demandes et prétentions et rétablir l’union et la paix entre les parties »une transaction fut acceptée entre les parties. Elle prévoyait le partage en deux lots de ce qui pouvait revenir  et appartenir aux héritiers dans tous les biens et immeubles acquis par Claude Sagot l’aîné. Le premier lot revenait à Jean-Baptiste et Severin pour « leur tenir lieux des propres de Marie Boutry leur mère vendu par Claude Sagot et comme part d’héritage de leur mère dans les biens acquis par leur père » . Ce lot consistait en la ferme métairie de la Brulardière à Vaupillon à laquelle était ajouté 4 arpents de terres labourables venant du bordage de la Cocardière. Le second lot revenait à Claude Sagot le jeune, sa sœur Marie et André Haye tous trois héritiers de Marie Dutartre. Ce lot était composé des bordages du Marga à Bretoncelles et de la Cocardière à Vaupillon. Ces différentes exploitations ayant été présentées précédemment, nous n’y reviendrons pas. Les biens partagés étaient évalués à 10 000 livres. La transaction prévoyait que les héritiers ne bénéficieraient de la pleine propriété qu’au décès de leur père et grand-père, ce dernier jouissant de l’usufruit des biens à charge de payer les droits seigneuriaux, les rentes foncières constituées sur les biens. Il était tenu d’entretenir et laisser les biens en bon état de réparations, de les habiter ou de les faire habiter. Parmi les autres clauses réglant le litige, Claude Sagot devait payer à Severin 100 livres par an tant que durerait l’usufruit. Cette transaction éteignait les actions en justice. 

 Les dix dernières années de la vie de Claude Sagot l’aîné : retour à la meunerie.[111]

Au moment du partage, en 1775, Claude Sagot l’aîné avait repris son activité de meunier, il exploitait le moulin de La Ferrière-au-Val Germond. En 1776, il abandonna définitivement la Brulardière dont il revendit l’usufruit à Jean-Baptiste pour 1 600 livres payables en plusieurs fois. [112] A une date inconnue, peut-être en 1779, car la bail du moulin de La Ferrière-au-Val Germond était de six ans, il s’installe au moulin de Guéhouville où il vit avec Françoise Menard, André Haye, son petit fils et Jean Haye, un des fils de François Menard issu de son premier mariage. Les deux jeunes gens sont domestiques comme le stipule l’inventaire après décès, la succession de Claude Sagot l’aîné étant redevable de leurs gages. Le même document nous apprend qu’au décès du meunier en 1785, deux autres domestiques et une servante oeuvraient pour le couple. Le revenu de la famille proviennent de l’exploitation du moulin de Guéhouville pour lequel, il s’acquitte d’un bail de 400 livres et de l’usufruit des bordages de la Clairière, marga et Vaux affermés à la veuve de Jean Claude Chardon pour 350 livres et celui de la Cocardière qu’occupe Jean Vedie contre 200 livres. L’inventaire après décès de Claude Sagot l’aîné réalisé au moulin de Guéhouville où il meurt à 77 ans le 17 février 1785 nous permet de connaître sa situation matérielle durant les années dernières de sa vie.

L’inventaire après décès de Claude Sagot l’aîné : une situation contrastée.

En mars 1785, en présence de sa veuve, Françoise Menard, de ses enfants à l’exception de Severin et de son petit fils André Haye, il est procédé à l’inventaire des biens mobiliers  se trouvant au domicile du défunt.  Nous reproduisons  l’essentiel en annexe n°3, portant à nouveau notre attention que sur les choses les plus marquantes. En pénétrant dans la maison manable dépendante du moulin, on trouve à la cheminée, outre les objets habituels, une broche à rôtir et sa lèchefrite, un grill, un réchaud et un soufflet. Le mobilier se compose pour l’essentiel  de trois tables, six chaises de bois blancs, d’une huche, de deux coffres de chêne et d’une petite armoire à deux battants, le tout valant 44 livres, dont 18 pour l’armoire.  Moins commune est l’existence d’une pendule en bois. Notons aussi la présence d’un fusil. Le matériel de cuisson,  la vaisselle, l’éclairage sont classiques. Deux lits à hauts piliers, dont nous donnons la description en annexe, valant respectivement 45 et 18 livres  assurent le couchage. Le linge de maison est assez fourni avec 23 draps, 6 nappes et 8 serviettes pour un montant de 70 livres soit 9,8 % de l’actif mobilier. La vêture de Claude Sagot est estimée à 50 livres (6 ,2%) avec entre autres deux habits et 6 vestes. La boisson est sans surprise le cidre, il y en a pour 150 livres, jus et fûts, stocké à la Cocardière avec un pressoir à bras. Il est possible que dans le bail, Claude se soit réservé, tout ou partie des fruits du bordage. Dans l’écurie attenante, on trouve trois vaches valant 135 livres, dont Françoise Menard et sa servante transforment le lait en  beurre et fromage comme en témoigne la présence d’une baratte, d’une boîte à crème et de cageottes à fromage.  Un petit porc estimé à 48 livres et une basse-cour participent à l’alimentation de la maisonnée. Pour vaquer à ses activités de meunier, Claude Sagot et ses employés  disposent d’un cheval, d’un mulet et d’un âne prisé à 72 livres ainsi que d’un chartil et d’un banneau. Au total le montant de l’actif mobilier s’élevait à 806 livres, dont les bovins et équidés représentaient 25,6 % des biens mobiliers. A cela, s’ajoutaient 958 livres de dettes actives se décomposant essentiellement en 357 livres dues par divers créanciers pour transformation de blé en farine, il semble bien que certaines fussent caduques. L’autre poste était les fermages, décrits précédemment  pour une valeur de 550 livres, enfin Jean-Baptiste était redevable de 44 livres restant du rachat de l’usufruit de la Brulardière. Le montant brut de la succession s’élevait donc à 1 764 livres. La situation brute était nettement moins favorable qu’au décès de Marie Boutry dont le montant était de 3 071 livres. Mais le plus grave résidait dans le passif, si à la mort de sa deuxième épouse, il était de 780 livres, au décès de Claude Sagot l’aîné, il se montait à 3 890 livres et encore ce bilan était incomplet. 

Le passif de la succession de Claude Sagot l’aîné.

Le graphique ci-dessous permet de visualiser l’origine des dettes passives de Claude Sagot l’aîné en grands chapitres.

 

Sans titre 5

Les rentes représentent 46 % du passif, elles se décomposent en deux catégories, d’une part une viagère de 100 livres dut à Séverin depuis le partage de 1775, et ce jusqu’au décès de son père. La dette s’élève à 964 livres, il semble bien qu’elle ne fût jamais versée, l’absence du créancier ou  le manque de liquidité du débiteur en sont probablement la raison. Les autres rentes pour un montant de 730 livres concernent pour l’essentiel des institutions religieuses : fabriques, charités. Nous en donnons la liste dans l’annexe n° 4 . Venait ensuite le bail du moulin de Guéhouville pour 800 livres soit 2 ans de fermage, il convenait cependant de déduire de cette somme le montant des travaux effectués par le preneur. Claude Sagot devait aussi 100 livres d’impôts à Guéhouville, 319 livres pour des frais de notaire et 160 livres à Jean-Baptiste pour un prêt. Les 340 livres de fournitures concernaient à 85 % du foin acheté pour nourrir les animaux. Nous sommes mal renseignés sur les 205 livres relevant de la consommation, hormis 28 livres dues pour l’achat de blé, pain, viande et épicerie. 64 livres revenaient à différents artisans : tonnelier, taillandier et maréchal ferrant. La succession devait 142 livres aux trois domestiques dont 36 livres à une servante pour deux années de gages soit 18 livres par an, ce qui correspond aux prix pratiqués. [113] Ce chapitre était néanmoins incomplet, car il ne tenait pas compte des salaires de Jean et André Hayes qui devaient être conséquent, car il était noté dans l’inventaire à propos de Jean «  ses gages et salaires de domestiques depuis quinze ans qu’il a acquis à l’âge de seize sans qu’il ait eu aucun prix ni marché fait a cet égard a la déduction sur ce de son entretien ». Il en était de même pour André depuis l’âge de 16 ans. Les frais d’obsèques s’élevaient à 55 livres et 14 sols au minimum, car on ignore combien il était dû à la charité de Bretoncelles. La présence de celle de La Loupe revenait à 12 livres. Celle de Senonches avait fourni l’habit du défunt moyennant 18 livres. C’est aussi la somme qu’il fallait régler au curé plus trois livres au sacristain. Enfin, le luminaire avait coûté 4 livres et 16 sols et le cercueil 6 livres. Nous renvoyons à notre article sur ce blog intitulé « Mourir à Bretoncelles au XVII e XVIII e siècle. 2 ème partie » pour des éléments de comparaison. [114]

A ce passif conséquent, venaient s’ajouter des sommes non connues devant être réglées à la seigneurie de La Loupe et autres réunies pour plusieurs années de cens. De même, certaines rentes sont absentes de la liste établie par le notaire. Ces dernières figurent dans la transaction partage de 1788, suite au décès de Claude Sagot le jeune, elles se chiffraient à 74 livres et 13 sols. Enfin restaient en suspens quatre différents comptes tutélaires, le premier à rendre aux héritiers de Marie Dutartre comme grand-mère, le second aux enfants de Marie Boutry, le troisième à André Haye comme héritier de Marie Sagot et enfin aux six enfants de Françoise Ménard et Pierre Haye, son premier mari « sans qu’il soit possible à present de savoir quant à présent a combien pourront se monter le reliquat des comptes. » En 1788, les héritiers et le notaire conclurent que le passif était «  peu évident à établir beaucoup de dettes étaient restaient en blanc. » Ils déploraient un défaut « de papiers, quittances et autres preuves. » A ce moment, il estimait le passif à 4 000 livres soit sensiblement le même montant que l’on peut compter dans l’inventaire et ce bien que depuis trois ans des créanciers avaient dû être payés. Au vu de cette situation financière très largement déficitaire, il semble bien que Claude Sagot l’aîné ait manqué de prudence dans la gestion de ses affaires : investissements fonciers et endettements trop importants, tenue des comptes approximative. De fait lors du partage de 1788 portant sur la succession de Claude le jeune, celle du père était loin d’être close et allait encore causer des soucis à ces héritiers. 

Reste à s’interroger sur sa personnalité, faut-il y voir la figure du chef de famille dont on ne discutait pas les décisions ? Une chose est attestée, il ne procéda pas au règlement des successions de Marie Dutartre et Marie Boutry jouissant des biens acquis avec cette dernière jusqu’au moment où les héritiers contestèrent cet état de fait.

Voulut-il à un moment quittant la meunerie vivre des revenus des acquisitions des exploitations faites avec Marie Boutry , projet que le décès prématuré de cette dernière compliqua ? Au-delà de ces interrogations, reste que Claude Sagot l’aîné vit la tradition meunière de la famille dont il était le représentant emblématique de la troisième génération se perpétuer avec ses deux fils Claude le jeune et Jean-Baptiste.

Claude le jeune et Jean-Baptiste : la quatrième génération de meuniers.

 La dynastie des Sagot va être poursuivie avec Claude le jeune et Jean-Baptiste, c’est à eux que nous allons maintenant nous intéresser en  suivant la même présentation. Claude Sagot le jeune dont la carrière se déroulera à Belhomert et Bretoncelles épousera la fille d’une autre dynastie de meuniers cependant les décès prématurés de ses fils feront que ce n’est pas avec sa branche que se perpétua la meunerie dans la famille.  Jean-Baptiste, quant à lui,  fera toute sa carrière de meunier à Bretoncelles, nous pouvons suivre ses descendants, toujours fidèles à la tradition familiale jusqu’à la fin du XIX éme siècle.

Claude Sagot le jeune et l’alliance avec les Tomblaine

Claude Sagot voit le jour à  La Ferrière-au-Val Germond en 1731,[115] il est le fils de Claude Sagot l’aîné et de Marie Dutartre. En 1755, [116] il épouse à Bretoncelles Marie Magdeleine Tomblaine née en 1727[117] fille de Louis et Marie Vedie, scellant ainsi l’union entre les deux grandes familles de meuniers ayant exercé à Bretoncelles et dans les environs. Nous aurons l’occasion de présenter cette autre dynastie de meuniers ultérieurement. Bornons-nous pour l’instant à dire que Louis, le père de Marie Magdeleine fut meunier à Bretoncelles au moulin de Courvoisier entre 1748 et 1757 et son fils Denis au Moulin Viel entre 1757 et 1762 puis à Courvoisier entre 1767 et 1769. L’aire professionnelle des Tomblaine était en partie la même que celle des Sagot, les deux familles se trouvaient donc en concurrence, mais pas uniquement, on les voit se succéder dans les différents moulins bretoncellois.

De cette union, naîtront dix enfants (3 garçons et 7 filles) dont trois mourront en bas-âge : Claude à 18 mois, Louise  Victoire à 2 ans et Marie Geneviève à 5 ans. Claude Sagot Sagot meurt en 1787 à Bretoncelles à l’âge de 56 ans.[118]  Notons que deux des enfants du couple : Louis François et Marie Jeanne furent émancipés. [119]Son épouse Marie Magdelaine lui survivra près de vingt ans. 

La carrière de Claude Sagot le jeune : Belhomert et Bretoncelles.

Grâce aux  actes de naissance de ses enfants, il nous est possible de reconstituer la carrière de Claude Sagot le jeune. Ce dernier sera nettement moins mobile que son père autre différence, il sera toujours meunier. De 1756 à 1766, il exploitera le moulin Huet à Belhomert puis à partir de 1767, le couple prendra le bail du Petit Moulin et du Moulin Veil, dont le sortant était son beau-frère Denis Tomblaine, pour 9 ans et 1 000 livres de fermage. [120] Ce bail sera reconduit dès 1772 pour la même durée moyennant une augmentation de 150 livres. [121] De fait la carrière de Claude Sagot le jeune se déroulera pendant 10 ans à Belhomert puis 20 ans à Bretoncelles.

Les fils de Claude Sagot le jeune : transmission empêchée par des décès prématurés .

Claude Sagot le jeune n’eut pas l’occasion de voir ses fils perpétuer la tradition meunière de sa branche. Ses deux fils ayant échappé à une mort précoce décédèrent avant 25 ans. Jean-Baptiste en 1784 à 24 ans au Moulin Viel [122]et François Louis en 1791 au ¨Petit Moulin à 19 ans.[123] On peut penser que les deux garçons apprenaient le métier de meunier au moment de leur décès, Jean-Baptiste auprès de son père et François Louis avec son oncle Jacques Simon Langlois, le mari des sa sœur Julie. 

 Les filles  de Claude Sagot le jeune : une tradition bien ancrée.

Les cinq filles survivantes de Claude Sagot le jeune s’inscrivent elles aussi dans la tradition familiale des alliances matrimoniales. Julie et Marie Jeanne étendirent le réseau d’alliance à deux autres familles de meuniers présentes à Bretoncelles : les Pavie et les Langlois. Marie Simone, Magdeleine Françoise et Françoise Marie Louise épousèrent quant à elles des laboureurs.

Julie vit le jour en 1765 à Belhomert,[124] en 1787 à Bretoncelles, elle épouse à 22 ans[125] Jacques Simon Langlois, fils de Simon laboureur et Louise Lonnois, fille de Jacques un meunier. [126] Sa sœur Marie Jeanne naît en 1769 au Petit Moulin à Bretoncelles.[127] En 1788, elle se marie à Bretoncelles avec François Pavie,[128] fils de Jean Louis et de Jeanne Aubert.[129] Son père, meunier, exerce entre autres à La Loupe et au Moulin Neuf de Bretoncelles entre 1761 et 1770 puis à Arrondeau à Bretoncelles jusqu’en 1777 avant de rejoindre Nogent-le-Rotrou. Cette alliance entre les Pavie et les Sagot n’est pas unique, en effet  Jean-Jacques, son frère, épousera Marie Angélique, la fille de Jean-Baptiste et Marie Legendre, la cousine de son épouse. Les deux frères Pavie auront la malchance de perdre leurs épouses très rapidement. 

L’installation des deux couples est semblable. En 1788, Madeleine Tomblaine, leur mère, décide de renoncer à l’exploitation des deux moulins dont elle détenait le bail depuis le décès de Claude Sagot le jeune, son mari. Le seigneur de La Loupe, le propriétaire, décide de séparer l’exploitation des deux moulins jusqu’à présent toujours affermés ensemble. En février 1788, le bail du Moulin Veil passe le temps restant à courir, c’est à dire jusqu’à la Saint-Jean-Baptiste 1794 à François Pavie et son épouse Marie Jeanne Sagot, moyennant 700 livres de fermage et les habituelles faysances de quatre chapons et quatre poulets estimés à 6 livres. [130] Le couple n’exploitera longtemps le moulin, Marie Jeanne décède en 1791 à l’âge de 21 ans.[131] La même opération se déroula le même jour pour le Petit Moulin, mais cette fois-ci au profit de Julie et Jacques Simon Langlois pour un fermage de 600 livres et de semblables faysances.[132] Le couple connaîtra une longévité plus grande ayant au moins trois enfants : Jean-Jacques, meunier au Moulin Viel en 1813 lors de son mariage avec Jeanne Françoise Fontan, fille d’un laboureur,[133] Simon, meunier à Condé-sous–Condeau  en 1824 au décès de son père[134] et Marie Angélique qui épousera un cloutier François Louis Lirochon.[135] Il semblerait que Julie et son mari aient exploité aussi à un moment donné le Moulin Viel, car c’est là qu’en 1806 meurt Marie Magdeleine Tomblaine, ce point reste en suspend, au même titre d’ailleurs que de savoir à qui appartenaient ces moulins après la vente des biens nationaux. Toujours est-il qu’entre 1806 et peut-être 1813, voire au-delà, le couple abandonne l’activité meunière pour l’agriculture à Vaupillon. C’est au lieu dit de cette commune  La Truellerie que meurt 3 décembre 1824 Jacques Simon à 60 ans puis Julie le 22 mai 1830 à 64 ans.

Après avoir présenté les deux filles ayant épousé des meuniers, voyons la destinée de leurs trois sœurs. Marie Louise l’aînée des enfants de Claude Sagot le jeune et Marie Magdeleine Tomblaine naît à Belhomert en 1756[136], elle épouse à 26 ans à Bretoncelles en 1782 [137] Pierre Marchand, un laboureur fils de Pierre laboureur lui aussi et d’Anne Marie Angenard.[138] La vie de la famille se déroule à La Régeolière où vit la famille Marchand depuis quelques générations. C’est à cet endroit qu’ils décédèrent tous les deux, Pierre en 1808 [139] et Marie Louise en 1817 à 63 ans.[140] Le couple eut sept enfants,  cultivateurs pour les garçons  ou en ayant épousés pour les filles. 

Marie Simone, quant à elle, naît aussi à Belhomert en 1762,[141] elle se marie avec Jean-François Bouillie, un laboureur de Marolles-les-Buis en Eure et Loir né en 1758. [142] C’est dans cette paroisse que naît Jean, leur premier enfant.  Puis, en suivant les différentes naissances, nous retrouvons la famille à Moutiers-au-Perche puis Vaupillon à La Brulardière où elle séjourne entre 1785 et 1789.[143] En 1793, on les retrouve à nouveau à Moutiers-au-Perche. Le couple eut cinq enfants dont nous ne savons rien. Marie Simone meurt en 1822 à Frétigny en Eure-et-Loir,[144] deux ans après son mari décédé à Coudreceau  en 1820.[145]

Magdeleine Françoise vit elle aussi le jour à Bretoncelles en 1767.[146] Elle épousera successivement Louis Angenard en 1790,[147] puis François Louis Marchand son beau-frère en 1798[148] et Pierre Charles Sangleboeuf en 1808, [149] tous  trois  laboureurs. Sa vie se déroula à La Madeleine Bouvet et à Bretoncelles. On lui connaît deux enfants avec Louis Angenard, un garçon Louis  et une fille Marie Magdeleine qui épousera François René Jean Colas, un meunier. Puis avec François Louis Marchand, une autre fille Anne Marie qui se mariera avec un cultivateur François Roy. C’est à la Madeleine Bouvet que Magdeleine Françoise décéda à l’âge de 51 ans.[150]

La succession de Claude Sagot le jeune et la liquidation définitive de celle Claude Sagot l’aîné.[151]

 Claude Sagot décède le  5 septembre 1787 au Petit  Moulin  à Bretoncelles. En janvier 1788, ses héritiers se retrouvent chez le notaire pour en régler la succession. Comme nous l’avons évoqué précédemment, certains aspects de la succession de Claude Sagot l’aîné laissés en suspens resurgissent, en fait, on a plutôt affaire à la deuxième partie de la succession de Claude l’aîné. Les présents sont Marie Louise épouse de Pierre Marchand, laboureur à la Régeolière à Bretoncelles, Marie épouse de Louis Bouillie, laboureur à La Brulardière à Vaupillon, Marie Jeanne épouse de François Pavie, meunier au Moulin Viel, Louis François et Marie Madeleine mineurs émancipés sous l’autorité de Louis Richardeau laboureur aux Bordes à Bretoncelles leur curateur. Ils sont tous les 6 héritiers pour 1/6 éme de Claude Sagot le jeune, leur père, lui-même héritier pour un 1/5 éme de son père Claude Sagot l’aîné. A ce premier groupe, viennent s’ajouter Marie Sagot veuve en 3 éme noce de François Blanche, meunière au Moulin de Guehouville, André Haye, mineur émancipé domicilié à Courvoisier à Bretoncelles sous l’autorité de François Haye, un journalier à de La Ferrière-au-Val-Germond, héritier de Marie Louise Sagot sa mère pour 1/5 eme, de Claude Sagot l’aîné, et de Jean-Baptiste Sagot, meunier au moulin de Courvoisier pour lui-même et pour Severin absent du pays depuis 12 à 13 ans. Marie, Jean-Baptiste et Severin étant aussi héritiers pour 1/5 éme, de Claude Sagot l’aîné. Cette présentation, un peu longue, permet d’une part de monter la complexité des choses et de connaître la situation de chaque membre de la famille à cette date. Le premier chantier consistait à solder les comptes de succession des trois épouses de Claude Sagot l’aîné, le premier celui de la communauté avec Marie Dutartre remontait à 1746 soit 42 ans. Sans entrer dans le détail des calculs du notaire, il revenait à chaque héritier à savoir Claude le jeune, Marie veuve Blanche et Marie Louise mère d’André Haye respectivement âgé de 16, 4 et 1 an au décès de leur mère, la somme de 69 livres 11 sols et 4 deniers. Jean-Baptiste et Severin  quant à eux devaient toucher chacun 618 livres 15 sols et 1 denier sur celle de Marie Boutry. Au moment d’aborder la succession de Claude Sagot l’aîné, il fut nécessaire d’évoquer celle de Françoise Ménard et son premier mari Pierre Haye avec qui elle avait eu 6 enfants, car dans le passif de celle-ci figurait une dette de 600 livres, avance faite à Pierre Haye et toujours pas remboursée, ce dernier n’ayant laissé aucun bien. Là encore, nous n’entrerons pas dans les détails. Se penchant sur la succession de Claude Sagot l’aîné, le constat était le même qu’en 1775, elle était plus de beaucoup plus onéreuse que profitable. De fait «  par attachement pour la mémoire de leur père ils l’ont acceptée, de manière que par cette raison que l’honneur et l’amour filiale leur ont inspirée » et par défauts de papiers, « ils sont obligés de pendre les choses en l’état qu’elles se trouvent et de se régler entre eux sur ce pied. »[152] Cette déclaration de principe entérinée, il fallait ensuite entrer dans le concret et là la gestion peu rigoureuse des affaires familiales mettait ses héritiers dans une situation très complexe, soulevant de nombreuses questions qui apparaissaient comme insolubles. Comment, par exemple, régler ce qui était dû aux enfants de Claude Sagot l’aîné sur la succession de leur mère Marie Dutartre et Marie Boutry ou encore payer les gages dus à André Haye, évoqués en 1775, et toujours pas soldé. Devant le risque «  d’immensité des procédures et frais qu’occasionneraient si elles etaient portees et discutees en justice ; lequels frais absorberaient ? et beaucoup au delà le montant du benefice qu’en pourraient recueillir ceux qui peuvent avoir les meilleurs droits et considerant qu’en attaquant les actes faits par leur père c’est diametralement s’opposer aux pures intentions qui l’ont guidé et contrarier une volonté qu’ils doivent et ont la plus sincere intention de respecter, et veulent d’ailleurs se donner des preuves réciproques de leur amitié fraternelle, et entrenir l’union et la paix qui a toujours subsisté entre eux » [153] les héritiers, n’avaient guère d’autre possibilité d’approuver et ratifier la transaction partage de 1775 et la vente cession de l’usufruit faite à Jean-Baptiste en 1776 et ensuite de procéder au partage des biens. Outre La Brulardière obtenue lors du partage de 1775, Jean-Baptiste et Severin recevaient le bordage de la Clairière. André Haye récupérait le bordage de la Cocardière à Vaupillon, les enfants de Claude Sagot le jeune celui de Vaux et Marie veuve Blanche celui du Marga. Les biens partagés étaient estimés à 9 000 livres. Les dettes et autres frais afférents à la succession devaient être payés  à hauteur d’un 1/5 éme par chacun des héritiers. La Cocardière au décès d’André Haye, qui en avait vendu une partie,[154] échut à ses neveux et cousins, qui en indivisibilité la revendirent à Renard René et Feron Michelle en 1789 pour 2 900 livres. [155] Le bordage de Vaux, fut vendu par Marie Sagot et Jean Bouillie[156] à Jean-Baptiste pour 664 livres en 1789. [157] Restait en suspens le cas de Severin, la transaction envisageait les différentes possibilités : retour, décès. Jean-Baptiste était comptable des biens lui appartenant.  

Jean-Baptiste Sagot : du Moulin Viel à Courvoisier.

Jean-Baptiste naît en 1749,[158] à Bretoncelles de Claude Sagot l’aîné et Marie Boutry. En 1770, à 21 ans, il épouse Anne Legendre, fille d’un marchand de Saint-Eliph en Eure-et-Loir [159] , âgée de 19 ans [160] avec qu’il aura 15 enfants : sept garçons et huit filles. Cette descendance nous permet avec d’autres sources de reconstituer sa carrière d’autant plus facilement qu’au contraire d’autres meuniers de la famille il va être moins mobile. A son mariage, il est meunier au Moulin Viel à Bretoncelles  où il restera jusqu’en 1776. Il travaille avec son frère Claude le jeune qui détient le bail de ce moulin conjointement avec celui du Petit Moulin. En 1777, il reprend le bail du moulin de Courvoisier, appartenant aux seigneurs de La Loupe, que détenaient les héritiers de Marie Louise Coron veuve de Denis Tomblaine et dont elle avait continué l’exploitation. Le fermage s’élevait à 500 livres.[161] En 1783, le bail est reconduit pour une durée de 9 ans à partir de la Saint-Jean-Baptiste 1785 pour un montant de 700 livres.[162] Jean-Baptiste et son épouse restèrent à Courvoisier jusqu’en 1795. Sa carrière de meunier dura environ 25 ans dont 18 à Courvoisier. On sait qu’en 1790, il s’acquittait d’une imposition de 192 livres.[163] A partir de 1798, comme nombre de ses confrères, il quitte la meunerie pour l’agriculture. En effet, on le retrouve cultivateur à la Brulardière à Vaupillon, où il meurt en 1812 à l’âge de 65 ans.[164] Sa veuve Anne Legendre meurt  à 76 ans, en 1825, à Bretoncelles chez Léonard Bourgeois, son gendre, époux de sa fille Marie Geneviève.[165]

Jean-Baptiste Savinien et Jean-François : des carrières écourtées.

Deux enfants de Jean-Baptiste Sagot et Anne Legendre vont travailler dans la meunerie, mais leur activité sera de courte durée. Celle de Jean Baptiste Savinien, né en 1774 à Bretoncelles,[166] sera interrompue de façon prématurée par sa mort  à 18 ans au moulin de Courvoisier où il travaillait avec son père. Son état de meunier étant porté sur son acte de décès.[167] Jean-François voit le jour en 1779 à Bretoncelles,[168] en 1803, il épouse à Saint-Victor-de-Buthon, Marie Geneviève Glon[169] venant d’une famille de laboureur tuilier. Il est qualifié de meunier dans l’acte de mariage.[170] De cette union, vont naître cinq enfants. Marie Geneviève meurt à l’âge de 26 ans.[171]En 1828, il se remarie avec Marie Binet, [172]sa domestique, fille de journalier, [173] avec laquelle il aura trois enfants.[174] Jean-François meurt à l’âge de 50 ans en 1829. [175]Sa carrière de meunier fut courte, a  priori aucun de ses cinq fils ne fut meunier.[176]

Les filles de Jean-Baptiste Sagot et Anne Legendre : des mariages dans la tradition familiale.

 

Les sept filles de Jean-Baptiste Sagot et Anne Legendre ne vont pas déroger à la tradition familiale qui consiste à nouer des alliances matrimoniales avec des meuniers ou des laboureurs.

Marie Louise épouse à 16 ans[177] en 1793, Noël François Aulard, fils de Noël et Catherine Lachard. [178] La carrière de meunier de son beau-père se déroule à La Loupe et au Moulin Neuf à Bretoncelles.[179] En 1784, il prend le bail du moulin de Haute-Planche à Bretoncelles où Noël François apprend le métier. En 1792, ses parents lui cèdent le bail de Haute Planche ne pouvant plus en assurer le fonctionnement pour raisons de santé.[180] C’est là que Marie Louise vient s’installer à son mariage. En 1809, on retrouve le couple à Pontgouin,  Noël François est toujours meunier.[181] En 1814, à la naissance de Gabriel Alexandre, la famille réside à Vaupillon,[182] Noël François a quitté la meunerie pour l’agriculture ; il meurt en 1839.[183] Marie Louise décède quant à elle en 1857, à Bretoncelles. Elle est qualifiée de rentière.[184]

Marie Madeleine est la seconde fille de Jean-Baptiste Sagot et Anne Legendre à épouser un meunier. Elle naît en 1787,[185] en 1807 [186] elle épouse Jean-François Pavie[187] fils de Jacques Louis Pavie  et Françoise Petronille Boivin. Le père de son mari tient le moulin de La Loupe et le moulin neuf de Bretoncelles entre 1761[188] et 1770 puis le moulin d’Arrondeau a Bretoncelles entre 1770 et 1777 et celui de Nogent-le-Rotrou entre 1780 et 1787. Le mariage de de Marie Madeleine et Jean-François est de courte de durée, alors que le couple exploite le Moulin Neuf de Bretoncelles, Marie Madeleine meurt, en 1808, à 21 ans des suites de l’accouchement de sa fille Louise Angélique. Son acte de décès la qualifie de meunière. 

Les sœurs de Marie Louise et Marie Madeleine vont quant à elles épouser des cultivateurs. Marie Anne,[189] en 1803,[190] Jean Louis Garnier, Marie Geneviève,[191] en 1810,[192] Léonard Bourgeois, Marie Madeleine,[193] en 1807,[194] Pierre Mochet. Cette dernière meurt des suites d’un accouchement en 1821 à 35 ans.[195] Marie Julie[196] épouse François Louis Garnier en 1811. Anne Victoire[197] épouse la même année, en 1813, Pierre Hayes puis au décès de ce dernier Denis Richard.[198] 

Claude Sagot et ses enfants : la sixième et septième génération.

 La tradition meunière de la branche des Sagot issue de Jean-Baptiste va être assurée par le fils aîné Claude et ses enfants. Ce dernier naît à Bretoncelles en 1775. [199] A son mariage avec Marie Louise Garnier, [200] fille de laboureur en 1798,[201] il est meunier à Courvoisier où il a pris la suite de son père. Claude meurt jeune, à 35 ans au moulin de Courvoisier en 1818. Son acte de décès note qu’il est meunier et propriétaire.[202] Il semble bien que les Sagot aient acquis ce moulin lors de la vente des biens du seigneur de La Loupe Henry François Thibault de la Carte. Il est fort probable que cet achat fut réalisé par Jean-Baptiste, car c’est à Courvoisier que va exercer son fils Jacques Alexandre. Ce dernier né en 1806[203] épouse en 1834[204] Esperance Morize, [205] fille d’un propriétaire de Crecy-Couvé en Eure-et-Loir.  Il est noté propriétaire du moulin avec sa mère puis meunier propriétaire à mort comme son père à 35 ans.[206] Le couple eut trois enfants Espérance Joséphine en 1835,[207]Elphège Ernest en 1836 [208] et Elphège Emile Gédéon en 1839. [209]L’acte de décès de Elphège Emile Gédéon en 1876 nous apprend que les deux frères sont meuniers, Gédéon au Moulin Viel et Ernest l’aîné à Courvoisier. [210]Elphège Ernest meurt à Courvoisier à 56 ans alors qu’il était maire de Bretoncelles et ancien conseiller général du département de l’Orne.[211] Une rue de Bretoncelles porte toujours son nom.  Fait intéressant, il était resté célibataire. Il semble bien que cette branche de la dynastie se soit éteinte avec lui. 

Si l’on fait le bilan de la descendance de Jean-Baptiste Sagot et Anne Legendre, on constate qu’ils eurent, à notre connaissance,  trois fils (Claude, Jean-Baptiste Savinien et Jean-François), un petit fils (Jacques Alexandre) et deux arrières petits fils (Elphège Ernest et Elphège Emile Gédéon) meuniers. Deux filles (Marie Louise et Marie Madeleine) épousèrent des meuniers et cinq des cultivateurs.

Conclusion

Avec les arrières petits-fils de Jean-Baptiste s’achève notre évocation de cette dynastie qui pendant 130 ans et sur 7 générations fit tourner des moulins bretoncellois et des environs. Un certain nombre d’enseignements, qui n’ont rien de novateur, peuvent être tirés de cette description, ils portent sur la carrière et la famille.

Localisation de l’activité des Sagot.

 On constate que les Sagot ont toujours, à Bretoncelles, baillé les moulins des seigneurs de La Loupe. On ne les trouve jamais à Arrondeau, chasse gardée des Malmouche et Tomblaine, ni à Courvoisier trusté par les Tomblaine jusqu’à Jean-Baptiste. Si les familles de meuniers sont en concurrence, nous avons vu que cela n’empêche pas les alliances matrimoniales et les arrangements. Ainsi le Petit Moulin et le Moulin Viel tenus par Claude Sagot l’ancien en 1744 passent à son gendre Louis Gauthier puis sa veuve Magdeleine Sagot cède le bail  à Denis Tomblaine en 1757. Claude le jeune le reprend ensuite en 1767. Hors de Bretoncelles, on les retrouve à Géhouville(Berhomert) et à La Ferrière-au-Val-Germon (Fontaine-Simon).

Soit par l’intermédiaire des fils ou par celui des alliances, les Sagot ont à certains moments tenu plusieurs moulins. En 1775, Claude l’aîné est à La Ferrière-au-Val Germond, Claude le jeune au Petit Moulin, Jean-Baptiste au Moulin Viel. En 1789, Jean-Baptiste tient Courvoisier, Marie veuve Blanche Guehouville, Julie mariée à Jacques Pavie, le Petit Moulin, Marie Jeanne épouse Langlois, le Moulin Viel. En 1792, Jean-Baptiste est toujours à Courvoisier alors que Marie Louise épouse de Noël François Aulard est à Haute-Planche, devenu un moulin à farine. 

Etre meunier de père en fils, mais pas toute une vie.

En premier lieu, on remarque une forte endogamie professionnelle, ce qui en soi n’est pas une surprise. Treize Sagot, à notre connaissance, ont, pour une période plus ou moins longue exercée comme meuniers. Si certains virent leur carrière interrompue par un décès prématuré, d’autres, arrivés à un certain âge, se tournèrent vers l’agriculture. Cette reconversion était d’autant plus aisée que les moulins comportaient souvent quelques terres labourables que les meuniers exploitaient, en particulier en période de basses eaux. Ajoutons que le statut de laboureur était, nous semble-t-il,  plus valorisant que celui de meunier et l’activité peut-être moins pénible.  Le second enseignement, concernant la  carrière  porte sur la mobilité des meuniers, nous en avons évoqué quelques raisons en introduction, Claude Sagot l’aîné en est un parfait exemple a contrario de son fils Jean-Baptiste qui ne connaîtra que deux moulins bretoncellois. Ses successeurs, fort de l’acquisition de Courvoisier ne bougeront plus.

 Les Sagot : familles nombreuses et alliances matrimoniales .

Les Sagot ont eu des familles nombreuses. Jacques le jeune eut 12 enfants connus avec ses trois épouses, Claude l’aîné 15 avec ses deux de ses trois femmes et Jean-Baptiste 15 avec la sienne. Sommes-nous en face d’un modèle démographique particulier ? Il nous semble prématuré de répondre à cette question pour l’instant, l’étude d’autres familles  de meuniers devra d’abord être faite.  Sur 17 Sagot meuniers connus, on constate que 6 d’entre eux épousèrent une fille de laboureurs, 1 une fille de meunier, trois autres respectivement une fille de boulanger, de marchand et un cardeur. 5 cas nous sont inconnus et un resta célibataire.

Les filles de meuniers sont importantes dans la stratégie matrimoniale des Sagot. Nous connaissons le statut du père ou du mari dans 21 unions représentant 15  filles Sagot du fait de remariage. 6 nouent des alliances avec des meuniers comme les Pavie, deux fois, les Aulard pour ne citer qu’eux. Les autres épousèrent, à l’exception près d’un cardeur, des laboureurs. Ce choix n’est guère surprenant, l’endogamie matrimoniale est très forte sous l’Ancien Régime, on se marie dans son milieu.[212] Néanmoins du fait du nombre peu important de meuniers, ces derniers se marient ou marient leurs filles avec des laboureurs.

Au même titre que le questionnement sur le possible modèle démographique, ces différentes remarques nécessiteront d’être confirmées avec l’étude d’autres familles de meuniers comme les Tomblaine, les Pavie ou les Aulard ce qui nous donnera aussi l’occasion d’aborder, une fois le récolement documentaire terminé,  d’autres thèmes volontairement laissés de côté dans cette étude.

Annexe n° 1

Scellés apposés chez Jacques Sagot dit le jeune, meunier, le 26 novembre 1744. Justice seigneuriale de La Loupe B 629 AD28.

Postes mobiliers

Description

Cheminée

Deux chenets, quatre crapotins, deux réchauds un en fonte, l’autre en cuivre, une pelle à feu, une pincette

Cuisson

4 poêles, 3 marmites, 3 chaudrons lèche-frite, broche à rôtir, une paire de gaufriers,  2  pelles à four, un fourgon

Eclairage

Une lanterne garnie de ses vitres en corne, 4 chandeliers dont deux à crochet

Vaisselle

2 assiettes d’étain  14 cuillères, un lot de poterie

Sel

une saulnière, 

Meubles

Une armoire de chêne à deux battants, , une table de chêne avec ses tiroirs, 7 chaises, 1 fauteuil, une huche de chêne, 4 coffres dont 3 en chêne et un poirier,  une laiterie en chêne

Lit

Dans la maison du Petit Moulin : un lit à hauts piliers entouré de toile blanche servant de rideaux, deux draps.

Une couchette avec un lit de plume d’oie et deux draps

Dans une petite chambre à côté de la maison : un lit à hauts piliers garni d’un lit de plume d’oie, de deux draps, d’une couverture de laine blanche, un autre lit, deux traversins de plume d’oie, trois draps, une couverture de plume blanche

Dans l’écurie : une couchette garnie d’un petit lit, un oreiller de plumes de poule, deux draps et une couverture

Au Moulin Viel : une mauvaise couchette avec un lit de plumes mêlées et une couverture de laine.

Linge de maison et lessive

6 draps plus 11 dans les lits, un cuvier et un tuyau à lessive

Vêtements

8 chemises, une paire de souliers

Laiterie

Une baratte, une boîte à crème 

Cheptel

Dans l’écurie du Petit Moulin 3  mulets 2 noirs et un rouge et 2 chevaux gris.

A La Clairière 3 vaches une taure toutes sous poil rouge, 69 bêtes à laine

Basse- cour

30 poules et 2 coqs 

Cidre

Présence de poinçon dans le cellier

Fil, chanvre

34 livres pesantes de fil et du chanvre, un froissoire

Réserves

150 minots de gros grains dans un grenier à La Loupe

Du blè et de l’avoine dans un grenier à La Clairière

2 900 bottes de foin dans un fenil et les greniers

6 banneaux d’engrais

Bois chauffage 

3 cordes de bois à La Clairière

Divers

Une tabatière de cuivre jaune sur le dessus de laquelle est incrusté un morceau de nacre de perle, un grand bassin d’étain, une habbarde (hallebarde), une selle de cheval garnie de ses étriers, sangles et porte-manteau.

 

Annexe n°2

 

Etabli à partir de l’inventaire après décès de Marie Boutry épouse de Claude Sagot 1er du nom, meunier le 30/06/1763 à Bretoncelles. Notariat de La Loupe,  étude Mullot 2E64/61    AD28.

Postes mobiliers

Description

Valeur en livres

Pourcentage des biens mobiliers

Cheminée

Deux crapotins, 2 chenets, une pelle à feu, une paire de pincettes

 

 

Cuisson

Deux  poêles, un poêlon de cuivre jaune, 2 marmites, 4 chaudrons dont un de cuivre, une broche à rôtir, une mauvaise casserole une cloche, une rôtissoire à pain, une paire de gaufriers, un grill, une cuillère à pot

 

 

Eclairage

Une lanterne, trois  chandeliers dont deux en cuivre, une lampe

 

 

Vaisselle

4 assiettes de faïence, 7 gobelets de verre blanc, 1 pot de caillou, 2 bouteilles de grés et 6 de verre noir, 15 livres d’étain  creuses et plates, 2 plats à soupe en fayence, 10 pièces de terre et grés toutes creuses, 1 plat. 

 

 

Sel

une saulnière, une tinette à sel,  un grugeoir, une salière en fayence, une poivrière, un moulin à moudre de poivre, 

 

 

Meubles

Une table ovale en poirier avec son tiroir monté sur son pied tourné, 4 chaises, une mauvaise bancelle de chêne, une huche de chêne, deux coffres en chêne fermant à clé, un dressoir, une armoire à deux battants fermant à clé

40

3,9

Lit

« Un bois de lit de chesne à haut pilliers garni de deux tringles de fer et de cinq morceaux de serge bleu servant de rideaux ou de bonne grace ornée de ruban jaune ; une paillasse, deux lits de plume d’oye, deux traversins, un oreiller quarré remplis de plume d’oye, dont les tayes sont de toille commune ; deux draps de chacun cins aulnes ; de toile commune, une couverture de laine blanche, la première taye de laine blanche de l’oreiller quarré etant de cotty »

60

5,6

Linge de maison et lessive

24 draps de toile de gros et brin de différentes grandeurs, 14 nappes de pareille toile, 9 serviettes de même toile, une mauvaise nappe pour pain béni, 4 essuie-mains, une taye d’oreiller quarré aussi en toile de brin.

2 fers à repasser, un cuvier et sa selle, un tuyau à lessive

84

8,3

Vêtements de Marie Boutry

19 chemises de toile de brin et commune, 5 négligés dont un d’étamine brune et un en toile de coton, 5 jupes dont une de serge blanche, une de telon blanc, une de serge ventre de biche, 3 jupons dont 2 en étamine noire et un de serge violette, un tablier d’étamine bleue, 2 douzaines de coiffes et 4 mouchoirs de col de toile blanche et peinte, une paire de bas, une paire de souliers, 6 mouchoirs de poche de toile de coton et fil, une couverture de tête de laine bleue et une petite glace.

69

6,8

Laiterie

Une petite laitrie (meuble), une baratte, un couloir à lait, un plat à beurre, une balance en cuivre  

 

 

Activités de filage

25 livres de fil de brin et gros, 106 livres de laine blanchie et 86 L de ?

102

 

Cheptel

Une taure, 2 bœufs, 5 vaches, un poulain, 84 bêtes à laine

413

41,1

Basse- cour

 10 volailles, 2 dindes, 19 dindons

8

 

Cidre

oui

 

 

Réserves

10 minots de blé

23

 

 

Annexe n° 3

 

Etabli à partir de l’inventaire après décès de de Claude Sagot 1er du nom, meunier le 11 mars 1785 à Guéhouville.  Notariat de La Loupe  étude Mousseau  2E 65/ 497   AD28.

Postes mobiliers

Description

Valeur en livres

Pourcentage des biens mobiliers

Cheminée

Deux crapotins, 2 grands chenets, une pelle à feu, une paire de pincettes, un porte-poêle, un trépied, un soufflet, un réchaud

 

 

Cuisson

2 poêles, un poêlon 2 marmites, 2 chaudrons une broche à rôtir,une leche-frite, un grill, une cuillère à pot de cuivre jaune

 

 

Eclairage

Une lanterne, deux chandeliers 

 

 

Vaisselle

5 assiettes, 12 gobelets de verre blanc, 4 bouteilles de verre, 36 pièces de différentes vaisselles de terre et grés, 4 plats, 24 cuillerres, 16 fourchettes. 

 

 

Sel

une tinette à sel, un moulin à poivre, 

 

 

Meubles

3 tables 6 chaises de bois blanc, une bancelle, une huche, deux coffres en chêne, deux dressoirs, une  petite armoire à deux battants, une pendule en bois. 

44

5,4

Lit

« un lit garni composé d’un bois de lit à quatre quenouilles une paillasse entoille de deux lits trois traversins et deux oreillers carre le tout de plume entayée de toile et coutil trois pieces de rideaux de serge verte et deux tringles de fer »

« Un autre bois de lit garni compose dun vieux mauvais bois de lit a quatre quenouilles dune pallaisse entoillée, un petit lit et un traversin deux petits draps de toille commune une couverture de laine blanche et trois pieces de toille servant de rideaux »

45

 

 

 

 

 

 

18

5,5

Linge de maison et lessive

23 draps, 6 nappes, 8 serviettes, une taye d’oreiller, un cuvier et sa selle, un tuyau à lessive

79

9,8

Vêtements de Claude Sagot

2 habits, 6 vestes dont une de toile noire, 1 culotte, un gilet, 10 chemises, 3 paires de bas, un vieux manteau 

50

6,2

Laiterie

une baratte, une boîte à crème, un tiroir à lait, un plat à beurre, une civière, une cageotte à fromage, une paire de balance

 

 

Activités de filage

16 livres de laine, 6 livres de fil, 3 minots de graines de chanvre, un froissoire, un dévidoir

 

 

Cheptel

3 vaches, un cheval, un mulet, un âne, un petit porc (48 livres)

207 

sans le porc

25,6

Matériel

Un chartil, un banneau

24

2,9

Basse- cour

 12 poules, un coq, 1 canard, 6 canes

8

 

Cidre

Jus et fûts

Un pressoir à bras

150 

18,6

Réserves

fumier

18 

 

Annexe n° 4

Rentes dues par Claude Sagot l’aîné à son décès figurant dans son inventaire après décès.

1°) AD28, inventaire du 11 mars 1785 à Guéhouville.  Notariat de La Loupe  étude Mousseau  2E 65/ 497   AD28

Crédirentiers

 

Montant total dû 

Montant de la rente par an ou des intérêts.

Charité de Bretoncelles 

30 livres

10 livres 

Charité de Meaucé 

11 livres 16 sols

5 livres 18 sols

Héritiers Denis Sorand 

86 livres 15 sols 6 deniers

6 livres 13 sols 3 deniers

Fabrique de Saint-Eliph 

115 livres

dont 15 livres d’intérêts pour 3 années

Confrérie du Saint-Nom de Jésus Saint-Eliph 

372 livres 19 sols 

dont 49  livres  19 sols d’intérêts pour 3 années

Fabrique de Vaupillon 

115 livres 

dont 15 livres d’intérêts pour 3 années

Rentes figurant dans le partage de 1788, les montants indiqués sont ceux dus à cette date.

2°) AD28, 24/1/1788,  transaction /partage  2E 65/504. Notariat La Loupe, étude Mousseau.

Fabrique de La Loupe 

7 livres 10 sols

 

Charité de La Loupe 

1 livres 3 sols 9 deniers

 

Fabrique de Bretoncelles 

15 livres

 

Héritiers du sieur Morin (Chartres) 

50 livres

 

 

 



[1] De René Sagot et Hélène Legrand. Gérard Gaudin https://gw.geneanet.org

[2] Née le 14 juin 1665 à Senonches. Gérard Gaudin https://gw.geneanet.org

[3] AD28, B.M.S La Loupe, 14 avril 1682.

[4] AD28, B.M.S Senonches 5 février 1695.

[5] AD28, B.M.S Senonches 19 juillet 1695.

[6] AD28, B.M.S Senonches, 24  décembre 1711.

[7] C’est ainsi qu’il est qualifié dans plusieurs actes.

[8] AD28, B.M.S Le Mesnil-Thomas 2 août 1686.

[9] AD28, B.M.S Jaudrais 11 octobre 1706.

[10] AD28, B.M.S La Ferrière-au-Val-Germond 18 février 1723.

[11] AD28, B.M.S Fontaine Simon 24 février 1724

[12] AD28, B.M.S Fontaine Simon 23 mai 1731 et 29 mai 1731.

[13] AD 28 justice seigneuriale de La Loupe B 614 1 er février 1734.

[14] On note la présence de deux beaux-frères, deux oncles, deux cousins germains.

[15] AD61, B.M.S Bretoncelles 15 février 1734.

[16] Le 17 janvier 1734 à Frétigny d’après Francis Renout https://gw.geneanet.org Nous n’avons pas retrouvé cet acte.

[17] AD28, B.M.S Frétigny 8/6/1741

[18] AD61 B.M.S Bretoncelles 12 octobre 1733.

[19] En 1745, François Fromageau est noté tuteur des enfants issus de lui et de Marie Sagot. A cette époque, il est meunier à Saint-Victor-de-Buthon (28)  dans constitution d’une rente de 50 livres  23/03/1745 Notariat de La Loupe, étude Rousseau 2E 65/446 AD 28.

[20] Bail du Petit Moulin et Moulin Viel, 31 mai 1757 Notariat de La Loupe, étude Mullot  2E 64/55 AD 28.

[21] AD28, B.M.S La Ferrière-au-Val-Germond  1 er décembre1726

[22] AD28, B.M.S Vaupillon 5 février 1750.

[23] AD28, B.M.S Vaupillon 7 janvier 1751.

[24] AD28, B.M.S La Ferrière-au-Val-Germond  22 mai 1731.

[25] AD28, B.M.S Belhomert-Guéhouville 17 mai 1754.

[26] AD61, B.M.S Bretoncelles 24 août 1737.

[27] AD61, B.M.S Bretoncelles 12 mai 1763.  Nous possédons son inventaire après décés, La valeur des biens mobiliers s’élève à 459  livres sans les récoltes,  constituée pour près de la moitié par 2 vaches et deux chevaux tous qualifiés d’hors d’âge et 23 bêtes à laine. Le passif pésent pour 193 livres. Inventaire après décés de Marie Sagot du 26 novembre 1764 Notariat de La Loupe, étude Mullot  2E 64/62 AD 28

[28] Il connut la déportation à l’ïle de Ré pendant la Révolution. Pour plus de renseignements sur sa vie voir Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne 1886 (T5), pp,  107-108 Gallica ark:/12148/bpt6k5461278k

[29] Inventaire après décés de Marie Sagot du 26 novembre 1764 Notariat de La Loupe, étude Mullot  2E 64/62 AD 28

[30] Portant le montant de l’achat à 2 500 livres.

[31] AD 28, constitution d’une rente 23 mars 1745. Notariat de La Loupe, étude Rousseau 2E 65/446 

[32][32] AD 2, bail de la Métairie de La Clairière à Bretoncelles 22 février 1740. Notariat de La Loupe, étude Rousseau 2E 65/443 

[33] Pour un montant de 969 livres dont 753 pour les bâtiments, principalement charpente et toiture. Visite  du 9 juillet  1743. Justice seigneuriale de La Loupe B 627. AD28

[34] La présence de vaches et de moutons appartenant à Jacques Sagot permet de l’envisager.

[35] Apposition des scellés chez Jacques Sagot 26 novembre 1744   Justice seigneuriale de La Loupe B 629 AD28.

[36] A partir de l’apposition des scellés chez Jacques Sagot 26 novembre 1744   Justice seigneuriale de La Loupe B 629 AD28

[37] La formule utilisée étant : « qu’il laisse plusieurs enfants issus de différents lits qui sont quant a present indeffendus pourquoy et pour la conservation de leur interets il nous a requis [le Bailly de Vaupillon] quil nous plaise de nous transporter audit lieu du petit moulin maison ou est deceddé le dit Sagot a leffet dy apposer nos scelles et faire la description des meubles et effets qui pourrait etre compris ? eux » Apposition des scellés chez Jacques Sagot 26 novembre 1744   Justice seigneuriale de La Loupe B 629 AD28

[38] Nous échappe cependant le contenu des coffres scellés sans description des effets qu’ils renferment comme les vêtements.

[39] Du nom de Jean Nicot qui introduisit en France l’usage du tabac en 1561.

[40] Rôles des tailles de la paroisse de Bretoncelles de 1737. B 2299 AD 28

[41] Rôles des tailles de la paroisse de Bretoncelles de 1743. B 2313 AD 28

[42] AD 28, constitution d’une rente 23 mars 1745. Notariat de La Loupe, étude Rousseau 2E 65/446 et demande de levée de scellés 24 mars 1745   Justice seigneuriale de La Loupe B 632 

[43] Ibid.,

[44] AD 28, transactions des 11 mars 1754 et  29 avril 1760. Notariat de La Loupe, étude Rousseau 2E 65/449, 2E 65/452

[45] Claude Sagot se trouvait, comme dans de nombreuses sucessions, confronté au recouvrement des sommes dues au titre des dettes actives. Il lui était reproché de profiter de La Clairière sans rien payer. Ce à quoi il rétorquait qu’il payait les rentes,  les impôts, les droits seigneuriaux et avait effectué des réparations. Bref de quoi se lancer dans les procédures à n’en plus finir typiques de la justice d’Ancien Régime.

[46] AD 28, transaction du 11 mars 1754 Notariat de La Loupe, étude Rousseau 2E 65/449

[47] AD 28, transaction du 29 avril 1760. Notariat de La Loupe, étude Rousseau 2E 65/452

[48] 8/1/1754 in inventaire après décés de Claude Sagot 11 mars 1785  2 E 65/497. Notariat La Loupe, étude Mousseau.

[49] AD 28, partage du bordage de La Clairière 26 février 1760. Notariat de La Loupe, étude Rousseau 2E 65/452

[50] AD28, B.M.S Le Mesnil-Thomas 18 septembre 1707.

[51] 4 septembre 1730. Christophe Bordier Gaudin https://gw.geneanet.org

[52] AD61, B.M.S Bretoncelles 5 décembre 1711.

[53] Nous savons qu’il décéde en 1763.  AD61, B.M.S Bretoncelles  28 janvier 1763 et un en fant mort-né AD61, B.M.S Bretoncelles 7 mars 1741.

[54] AD61, B.M.S Bretoncelles 27 mars 1744.

[55] AD61, B.M.S Saint-Jean-des-Murgers 17 février 1746.

[56] AD61 B.M.S Bretoncelles  2 décembre 1761.

[57] AD28 B.M.S Vaupillon 5 mars 1764.

[58] AD28, B.M.S Belhomert-Guéhouville 17 février 1745 et 5 août 1785.

[59] AD 28, Rôles des tailles de la paroisse de Bretoncelles de 1743 et 1749  B 2313 et B 2324.  

[60] Naissance de Séverin AD28, B.M.S la Loupe 11 février 1752

[61] Avec une partie de la métarie de La Clairière dont il avait hérité à la mort de son père.

[62] AD28, transation, partage 4 juillet 1775, notariat de La Loupe, étude Mousseau 2E 65/480.

[63] AD61 B.M.S Bretoncelles 28 janvier 1764,

[64] AD28, vente du 1 er  mai 1764, notariat de La Loupe, étude Mousseau 2E 65/456.

[65] AD28, transation, partage 4 juillet 1775, notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2E 65/480

[66] AD28, bail 3-6-9 du 20 janvier 1764, notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2E 65/456

[67] AD28, inventaire après décés de Louis Haye 24 mai 1769 Notariat de La Loupe. Etude Mousseau. E 65/465 et inventaire après décés de Louis Haye époux de Marie Louise Sagot, 16/05/1770 Notariat de La Loupe. Etude Mousseau. E 65/467.

[68] AD28, transation, partage 4 juillet 1775, notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2E 65/480

[69] AD28, bail de 6 ans   du 29 septembre 1772, notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2E 65/473

[70] AD28, B.M.S La Ferrière-au-Val-Germond  26 août 1737.

[71] Les laboureurs tuiliers bretoncellois et la ferme tuilerie des Châtelets au XVIII e siècle. Chapitre : Etienne Jean Glon : une carrière brève. http://bretperche.canalblog.com

[72] AD61, B.M.S Bretoncelles 14 mars 1763.

[73] Le couple eut un troisième enfant Jean qui ne vécut qu’un jour.

[74] AD28, B.M.S Saint-Victor-de-Buthon 26 août 1765.

[75] AD28, B.M.S Saint-Victor-de-Buthon 25 janvier 1768.

[76] AD28, B.M.S Saint-Victor-de-Buthon 28 novembre 1771.

[77] AD28, Transation, partage 24 janvier 1775 Notariat de La Loupe Etude Mousseau. 

[78] AD61, état civil Bretoncelles 21 brumaire an 9 (12 novembre 1800).

[79] AD61 B.M.S Bretoncelles 13 juillet 1743.

[80] AD61 B.M.S Bretoncelles 10 février 1763

[81] AD61 B.M.S Bretoncelles 1er mars 1768.

[82] Louis Haye meurt en 1770. AD28, inventaire après décés de Louis Haye époux de Marie Louise Sagot, 16/05/1770 Notariat de La Loupe. Etude Mousseau. E 65/467.

[83] AD28, inventaire après décés de Louis Haye époux de Marie Louise Sagot, 16/05/1770 Notariat de La Loupe. Etude Mousseau. E 65/467.

[84] Le montant de l’actif (biens mobiliers, argent liquide et dettes actives) s’élève à 161 livres pour un passif de 330 livres. Ibid.,

[85] D’après Thierry  Champel https://gw.geneanet.org Nous n’avons pas retrouvé l’acte de décés.

[86] AD61, B.M.S Bretoncelles 26 janvier 1747- 31 juillet 1748.

[87] AD61, B.M.S Bretoncelles 2 mai 1755- 1 er février 1757.

[88] AD61, B.M.S Bretoncelles 28 janvier 1763.

[89] AD28, B.M.S La Loupe 11 février 1752.

[90] AD28, transation, partage 4 juillet 1775, notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2E 65/480

[91] AD28 Justice seigneuriale de La Loupe. Entérinement de la lettre d’émancipation d’âge, 25 mars 1775. B 3125.

[92] AD28, transation, partage 24 janvier  1788, notariat de La Loupe, étude Mousseau 2E 65/504.

[93]  Idib.,

[94] Idib., 

[95] AD28, Transaction partage 4/7/1775  Il est possible qu’au moment de l’achat, la superficie fut moins importante voire l’achat auprès de Gilles Levret (vente 22). 

[96] Se décomposant 12,5 de terres labourables, 5 arpents mixtes prés et labours, 1,75 arpent d’herbage auxquels on peut ajouter un arpent  bruyère, et 3,75 de bois en taillis.

[97] Préalablement en 1751, l’ensemble Clairière/Marga avait été affermé par bail à moitiè à Philippe Grassin un laboureur de Bretoncelles, ce dernier rencontra des difficultés pour faire face à ses obligations, une transaction, avec vente des biens  de Philippe Grassin, passée  devant notaire mettra fin au bail en 1754. On peut penser que Claude Sagot s’installa à cet endroit  après la défection de son fermier.  AD28, Transaction 14 juillet 1754 Notariat La Loupe, étude Rousseau  2e 65/448.

[98] AD28,  bail du 10/11/176 Notariat La Loupe, étude Mullot 2e 64/59

[99] AD28, 5/3/1765 Notariat La Loupe, étude Mullot 2e 64/63

[100] AD28 4/7/1775,  transaction /partage  2E 65/480. Notariat La Loupe, étude Mousseau.

[101] AD28, inventaire après décés de Marie Boutry 30 juin 1763  Notariat La Loupe, étude Mullot 2E 64/61

[102] 120 livres au comptant, 180 livres à la majorité et ratification des trois vendeurs mineurs et 500 livres au titre du capital de trois rentes   : 250 livres à la fabrique de La Loupe, 118 livres à la fabrique de Meaucé et 133 livres à Denis Sorand. L’inventaire après décés de Claude Sagot atteste qu’il préféra continer à payer les rentes plutôt que de racheter le capital. AD28 4/7/1775,  transaction /partage  2E65/480. Notariat La Loupe, étude Mousseau.

[103] AD28 4/7/1775,  transaction /partage  2E 65/480. Notariat La Loupe, étude Mousseau.

[104] AD28, transaction /partage  du 4 juillet 1775 et vente 1 er mai1764. Notariat La Loupe, étude Mousseau.2E 65/480 et 2E 65/456

[105] AD28, inventaire après décés de Marie Boutry 30 juin 1763  Notariat La Loupe, étude Mullot 2E 64/61

[106] AD28, transaction /partage  du 4 juillet 1775 et vente 1 er mai 1764. Notariat La Loupe, étude Mousseau.2E 65/480 et 2E 65/456

[107] Au Marga, la moitié de 12 arpents en seigle et métiel estimée à 180 livres et la moitié de 14 arpents en mars pour 60 livres. A la Brulardière, la moitié de 121arpents en seigle et métiel estimée à 160 livres et 6 arpents en mars pour 54  livres, véril ? A la Cocardière trois arpents de blé, métiel et seigle estimés à 108 livres et la même surface en mars pour 48 livres.

[108] 40 au Marga, 27 à la Brulardière et 17 à la Cocardière.

[109] Rédigée à partir de AD28, 4/7/1775,  transaction /partage  2E 65/480. Notariat La Loupe, étude Mousseau.

[110] AD28, vente 1 er mai 1764. Notariat La Loupe, étude Mousseau.2E 65/480 et 2E 65/456

[111] Rédigée à partir de AD28, de l’inventaire après décés de Claude Sagot 11 mars 1785  2 E 65/497. Notariat La Loupe, étude Mousseau.

[112] AD28, vente du 23 avril 1776 in inventaire après décés de Claude Sagot 11 mars 1785  2 E 65/497. Notariat La Loupe, étude Mousseau.

[113] Le monde des domestiques à Bretoncelles et dans les environs du XVIIIau début du XIXsiècle. Voir chapitre : Les rémunérations : un problème complexehttp://bretperche.canalblog.com

[114] Voir chapitre : Le coût du cérémonial de la mort. http://bretperche.canalblog.com

 

[115] AD28, B.M.S La Ferrière-au-Val-Germond 14 juillet 1723.

[116] AD61, B.M.S Bretoncelles 24 novembre 1749.

[117] AD28, B.M.S Saint-Victor-de-Buthon 26 août 1723.

[118] AD61, B.M.S Bretoncelles5 septembre 1787.

[119] AD28, in vente du 26 juillet 1789 Notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2 E 65/507

[120] AD28, bail 17 mars 1766 .Notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2 E 65/459.

[121] AD28, bail 29 janvier 1772 .Notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2 E 65/472.

[122] AD28, B.M.S Belhomert, naissance le 11 octobre 1759 au moulin Huet. AD61, B.M.S Bretoncelles décés le 4 mars 1784.

[123] AD61, B.M.S Bretoncelles naissance 1er juillet 1771 et décés le 14 avril  1791.

[124] AD28, B.M.S Belhomert, naissance le 15 juin 1765.

[125] AD61, B.M.S Bretoncelles 24 septembre 1787.

[126] AD28, B.M.S Vaupillon, naissance 21 janvier 1764, décés 3 décembre 1824.

[127] AD61, B.M.S Bretoncelles 6 mars 1769.

[128] AD61, B.M.S Bretoncelles La Poterie-au-Perche 15 décembre 1761.

[129] AD61, B.M.S Bretoncelles 21 janvier 1788.

[130] AD28, bail du Petit Moulin 5 février 1788. Notariat de La Loupe. Etude Mousseau 2 E 65/504.

[131] AD61, B.M.S Bretoncelles 7 mars 1791.

[132] AD28, bail du Moulin Viel  5 février 1788. Notariat de La Loupe. Etude Mousseau 2 E 65/504.

[133] AD61, état civil  Bretoncelles 18 février 1813.

[134] AD28, état civil Vaupillon 3 décembre 1824.

[135] AD61, état civil  Bretoncelles13 mai 1795.

[136] AD28, B.M.S Belhomert 11 septembre 1756.

[137] AD61, B.M.S Bretoncelles 12 juin 1826.

[138] AD61, B.M.S Bretoncelles 11 août 1758.

[139] AD61, état civil  Bretoncelles 2 octobre 1808

[140] AD61, état civil  Bretoncelles 14 mai 1817.

[141] AD61, B.M.S Bretoncelles 

[142] AD28, B.M.S Marolles-les-Buis 13 janvier 1758.

[143] AD28,  vente17 mai 1789. Notariat de La Loupe. Etude Mousseau 2 E 65/506.

[144] AD28, état civil Frétigny 19 juin 1822.

[145] AD28, état civil Coudreceau 7 avril 1820.

[146] AD28, B.M.S Belhomert 22 juin 1767.

[147] AD28, B.M.S Madeleine Bouvet 27 septembre 1790.

[148] AD61, état civil  Bretoncelles 9 janvier 1797.

[149] AD28, état civil  Madeleine Bouvet 22 septembre 1808.

[150] AD28, état civil  Madeleine Bouvet  7 février 1819

[151] Rédigée à partir de AD28, transaction /partage  24 janvier 1788. Notariat La Loupe, étude Mousseau. 2E 65/504

[152] Ibid.,

[153] Ibid.,

[154] A savoir 6,45 arpents de terre,  2 arpents de bois en 6 ventes pour un montant  2 455 livres au minimum, le montant d’une des transactions est inconnu. AD 28, inventaire après décés d’André Haye  30 mai 1789 Notariat de La Loupe, étude Creveux2 E 65/514

[155] AD28, vente du 26 juillet 1789 Notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2 E 65/507

[156] Nous ignorons si cette vente fut faite au nom et place des autres héritiers de Claude Sagot le jeune ou si le couple avait préalablement rachetté la part des frères et sœurs de Marie.

[157] AD28, vente du 17 mai 1789 Notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2 E 65/506

[158] AD61, B.M.S Bretoncelles 18 juin 1749.

[159] AD28, B.M.S Saint-Eliph 7 juin 1770.

[160] AD28, B.M.S Saint-Eliph16 mai 1751.

[161] AD28, cession et transport de bail 16 juin 1777.  Notariat de La Loupe. Etude Créveux. E 64/65.

[162] AD28, bail 22décembre 1783. Notariat de La Loupe. Etude Créveux. E 64/70.

[163] AD61 rôles des tailles de la paroisse de Bretoncelles 1790 C 1289.

[164] AD28, état civil Vaupillon 18 mai 1812.

[165] AD61, état civil Bretoncelles 29 janvier 1825.

[166] AD61, B.M.S Bretoncelles 19/10/1774.

[167] AD61, état civil Bretoncelles 19 floréal an 1 (8 mai 1793).

[168] AD61, B.M.S Bretoncelles 11 septembre 1779.

[169] AD28, B.M.S Saint-Victor-de Buthon 19/9/1788.

[170] AD28, état civil  Saint-Victor-de Buthon 10 vendémiaire an 3 (3/10/1803).

[171] AD28, état civil  Saint-Victor-de Buthon 18/3/1815.

[172] AD61, B.M.S Condeau 20/12/1790, état civil Bretoncelles 11 avril 1853.

[173] AD28, état civil  Saint-Victor-de Buthon 29 novembre1828.

[174] Le premier vit le jour avant leur mariage.

[175] AD28, état civil  Saint-Victor-de Buthon 1 novembre 1829.

[176] Jean-Baptiste mourut à 12 ans et Louis Jacques Lubin à 8 ans.

[177] AD61, B.M.S Bretoncelles 22 mars 1778

[178] AD61, B.M.S Bretoncelles 20 décembre 1793.

[179] AD28, Arpentage du moulin de Haute Planche, 29 août 1785.Notariat de La Loupe, étude Mousseau, 2 E 65/498.

[180] AD28, bail 26 juin 1792 .Notariat de La Loupe, étude Boullay, 2 E 65/519.

[181] Naissance de Marie Eulalie, AD61, état civil Bretoncelles 10 décembre 1809.

[182] AD28, état civil Vaupillon 11 avril 1814.

[183] AD28, état civil Vaupillon 16 juin 1839.

[184] AD61, état civil Bretoncelles 23 août 1857.

[185] AD61, B.M.S Bretoncelles 7 juillet 1787.

[186]  AD61, état civil Nogent-le-Rotrou 26 octobre 1807.

[187] Né le 24 février 1780 AD61, B.M.S Nogent-le-Rotrou.

[188] AD28, bail 24 février 1761. Notariat de La Loupe, étude Mullot, 2 E 66/59.

[189] Née le 28 mars 1783  à Bretoncelles, elle décéde le le 28 octobre 1859 à Bretoncelles à l’âge de 76 ans. AD61

[190] AD28, état civil  Saint-Victor-de Buthon 10 vendémiaire an XII (3 octobre 1803).

[191] Née le 5 janvier 1785. AD61, B.M.S Bretoncelles

[192] AD61, état civil Bretoncelles 1 mars 1810.

[193] AD61, B.M.S Bretoncelles 11 janvier 1786.

[194] AD28, état civil Vaupillon 15 janvier 1806.

[195] AD28, état civil Vaupillon 5 février 1821.

[196] Née le 28 janvier 1791 àVaupillon, elle décéde le le 12 janvier à Vaupillon à l’âge de 83ans. AD28

[197] Née le 6 juillet 1793 à Bretoncelles, elle décéde le 4 janvier 1874 à Meaucé à l’âge de 80 ans. AD61, AD28

[198] AD28, état civil Vaupillon25 mars 1813 – 30 juillet 1813.

[199] AD61, B.M.S Bretoncelles 23 avril 1772.

[200] AD61, B.M.S Bretoncelles née le 28 février 1777, décédée le 17 octobre 1855 à 78 ans. 

[201] AD61, état civil Bretoncelles 9 thermidor an 8 (28 août 1798).

[202] AD61, état civil Bretoncelles 28 août 1818.

[203] AD61, état civil Bretoncelles 16 mai 1806.

[204] AD61, état civil Bretoncelles 18 mars 1834.

[205] AD28, état civil  28 mai 1813 - Le Boullay-les-Deux-Églises,  26 août 1854 - Crécy-Couvé à 46 ans.

[206] AD61, état civil Bretoncelles 14 février 1842.

[207] AD61, état civil Bretoncelles 10 août 1835.

[208] AD61, état civil Bretoncelles 5 décembre 1836.

[209] AD61, état civil Bretoncelles 25 août 1839.

[210] AD61, état civil Bretoncelles 25 août 1876.

[211] AD61, état civil Bretoncelles 12 septembre 1895.

[212] Voir notre blog « Le Mariage : le choix du conjoint, chapitre : Des unions assorties http://bretperche.canalblog.com

 

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Bretoncelles : une paroisse du Perche du XVII au début du XIX siècle.
  • Ce blog a pour but de publier les recherches historiques que je mène sur Bretoncelles une commune du Perche ornais. Le champ chronologique est essentiellement axé sur le XVII et XVIIII è siècle. Jean-François LUCE
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